Nos trois engagements pour un autre Molenbeek en 2017

Nos trois engagements pour un autre Molenbeek en 2017

15 janvier 2017

Comme elle avait débuté, l'année 2016 s’est terminée sur des événements dramatiques. En effet, nous avons connu des attaques à Bruxelles, Nice, Istanbul, Bagdad, Berlin… En dépit des défis énormes à Molenbeek, il y a aussi tous ces Molenbeekois.es qui s’engagent pour les surmonter. A ceux-ci, le PTB adresse trois vœux pour un meilleur Molenbeek.

 

Un soutien aux Molenbeekois qui s’engagent au quotidien, quelles que soient leurs origines…

En 2016, notre commune a été décrite comme une des bases de recrutement des terroristes islamistes, et sa population accusée de complicité avec les criminels qui ont menés des attaques. De ces multi-récidivistes comme Destexhe (MR), De Wever et Jambon (NVA), on s’y attendait – malheureusement. Ces partis divisent pour mieux régner. S’ils ne stigmatisent pas les francophones, les syndicats, ils s’en prennent aux allocataires sociaux ou aux réfugiés pour mieux cacher le fait que leur gouvernement donne aux super-riches, et prend à tout le reste…

Mais ce qui était plus surprenant, et d’autant plus choquant, c’était les stéréotypes exprimés par l’Echevine Annalisa Gadaleta (Groen) dans son livre « Entretien à Molenbeek ». La population de la commune, selon elle, préfère vivre en petits groupes renfermés. Selon elle, les Molenbeekois fondent des familles nombreuses pour bénéficier des allocations familiales. En voulant « briser les tabous », elle s’est retrouvée à répéter les caricatures de la droite extrême…

Peut-on parler de débat sérieux quand on l’introduit avec tant de préjugés? Le PTB s’attaque au problème du repli sur soi et défend le vivre ensemble mais pas n’importe comment. En polarisant le débat, on ferme le dialogue, au lieu de l’ouvrir. Oui, nous avons des défis à relever – ensemble. Est-ce qu’il existe – dans toutes les communautés - ceux qui pensent en « nous » et « eux » ? Oui. Est-ce que nous avons un problème avec une minorité qui était sensible aux discours des recruteurs ? Oui. Mais face à eux, il y a tous ceux qui – dans toutes les communautés – s’engagent au quotidien pour combattre ces idées, et pour un meilleur Molenbeek – pour toutes et tous.

Car les Molenbeekois n’ont pas attendu Annalisa pour s'impliquer dans les relations filles-garçons. Des dizaines d’associations développent des projets mixtes, comme la pièce de théâtre « Le mariage de Leïla ». Les Molenbeekois n’ont pas attendu le livre de l’Échevine pour entamer le débat d’idées dans leurs communautés respectives où les conférences et débats se multiplient. Là où Gadaleta ne voit que des communautés monolithiques, des dizaines de nuances et opinions différentes se confrontent. Là où elle ne voit que le repli communautaire, des imams, professeurs ou citoyens s’engagent activement et concrètement pour le vivre-ensemble, comme ces jeunes qui vont à la rencontre des nos aînés dans les homes. Là où Gadaleta ne voit aucune contribution ou enrichissement pour notre société, il y a des dizaines d’hommes et de femmes délégués dans leurs entreprises, ou dans leur bloc de logements sociaux, qui défendent les intérêts de tous. Il y a les centaines de gens qui organisent des fêtes dans leur quartier ou apportent des repas aux sans-abris.

Ces acteurs sociaux et du vivre ensemble pourront toujours compter sur le soutien du PTB à Molenbeek et ailleurs.

 

La sécurité par une approche proche des gens, et dans le respect mutuel

Mais que faire avec l’infime minorité qui mette ce vivre ensemble en danger ? Nous sommes convaincus que nous ne pourrons répondre à ce défi qu’avec une démarche fondée sur une connaissance réelle du terrain et à laquelle les Molenbeekois soient réellement associés. Cela vaut aussi pour une approche pour combattre ensemble les recruteurs et leur idéologie. Lors du conseil communal du 25/02/2015, le PTB avait déposé une motion proposant une large alliance entre les écoles, les associations pour combattre l’idéologie haineuse des recruteurs. Lors de cette cession, un vote à la quasi-unanimité a eu lieu pour la création d’un groupe de travail composé de la majorité et de l’opposition pour discuter des enjeux de la prévention de l’embrigadement djihadiste. À ce jour, aucune réunion de ce groupe de travail n’a eu lieu et nous le déplorons.

Après la médiatisation spectaculaire du Plan Canal, on apprend, aujourd’hui, que la zone de police Ouest (Molenbeek-Saint-Jean, jette, Ganshoren, Berchem-Sainte-Agathe et Koekelberg) recevra la dotation la plus faible de toutes les zones bruxelloises en 2017. La zone est en sous-effectif chronique, à un point tel que la zone est obligée à se concentrer sur une approche d’intervention, car elle n’a plus les moyens d'investir dans sa police de proximité. Ainsi, les agents n’ont plus le temps d’apprendre à connaître les gens, leur quartier. Alors que la Bourgmestre Schepmans et le ministre de l’Intérieur Jambon essaient de se profiler comme les garants de la sécurité, les policiers se sont mis en grève de maladie pour dénoncer le manque de personnel qui les empêche de faire leur travail correctement, proche des gens. Le PTB soutient une politique de proximité, car elle est la seule à pouvoir lutter efficacement le terrorisme, le sentiment d’insécurité ou les incivilités. Avec des agents qui connaissent leur quartier, respectent leurs habitants, et pour cela sont respectés en retour.

 

Investir à Molenbeek, dans l’emploi, l’enseignement, le logement et l’associatif

Mais on ne peut pas donner des perspectives à Molenbeek, sans répondre à l’urgence sociale… Malgré une production de richesse jamais atteinte jusqu'à aujourd'hui dans le pays et à Bruxelles, une partie importante de Molenbeekois fait face à de sérieuses difficultés financières. Pas seulement ceux au chômage, mais aussi nos pensionnés, qui craignent de devenir une charge pour leurs proches, et même ceux qui travaillent ont dur. Pour beaucoup, c’est les intérims et l’enchaînement de contrats à durée déterminée. Pour ceux qui ont encore un contrat à durée indéterminée, les salaires sont gelés depuis deux ans. Les dernières enquêtes démontrent effectivement que les revenus du travail ne protègent plus de la pauvreté. Et un enfant sur quatre et un travailleur sur sept vivent sous le seuil de pauvreté. Alors c’est culotté de croire comme l’Échevine Gadaleta que diminuer les allocations familiales va permettre aux femmes de se libérer ou à nos enfants d’éviter la pauvreté. La première liberté, c’est de ne pas vivre dans la pauvreté, de ne pas être enfermé par les fins de mois difficiles et être endetté. La première cause du repli, c’est de ne pas avoir les moyens de sortir de chez soi, ou de payer les activités à son gamin...

La majorité a-t-elle pu diminuer la liste d’attente de 17.000 ménages pour un logement social à Molenbeek? Non. Les logements sociaux qui se construisent sont insuffisants. Car les gros projets immobiliers que la commune a approuvé, font augmenter encore les loyers à Molenbeek.

La majorité Molenbeekoise, a-t-elle garanti le maintien de services tels que des agences bancaires ou des bureaux de poste? Non. Des agences et distributeurs d'argent se font rares...

La majorité a-t-elle résolu le problème criant de manque de places dans les crèches et même dans les classes en maternel pour permettre aux parents de travailler ? Non. La majorité communale a augmenté le coût des garderies ce qui a conduit à l’exclusion de 1000 enfants de l’accueil extra-scolaire.

La majorité a-t-elle renforcé la qualité de l'enseignement ? Non. Elle a tenté de supprimer les cours de natation. Elle a augmenté le coût du transport scolaire.

La majorité a-t-elle diminué le coût de la vie chère pour ses habitants ? Non. Elle a taxé les maisons de repos. Elle a augmenté le prix de la carte de riverains et des taxes (amendes) de stationnement. Et elle fait trinquer les petits propriétaires également. Car la majorité MR-CDH-Ecolo Groen a augmenté les centimes additionnels au précompte immobilier. Ainsi, notre commune bat tous les records bruxellois. Soyons claires, les multi-propriétaires quant à eux pourront répercuter l’augmentation sur le prix des loyers, libre de tout encadrement des loyers contraignant. Là aussi le simple citoyen paiera l’addition.

Le PTB ne se résigne pas au fatalisme et a proposé une taxe sur les grands bureaux de banque, comme la KBC pour permettre de rendre l’accueil scolaire gratuit à nouveau. Et nous continuons à pousser la majorité à exiger aux différents niveaux du pouvoir (régional et fédéral) un financement pour répondre à cette urgence sociale. Les politiques d’austérité aggravent la situation, il est temps de répartir davantage les richesses et les moyens qui existent à Bruxelles et en Belgique. Oui, il est possible de rompre avec l’austérité. Nous sommes confiants, car nous sentons qu’à Molenbeek existe une volonté de changement, une énergie positive et collective. Ce sont ces Molenbeekois et Molenbeekoises qui porteront le changement. Le mouvement social est le moteur, l’intérêt général le maître mot. « Tout le monde savait que c’était impossible. Jusqu’au jour où est arrivé quelqu'un qui ne le savait pas ».