Une commune verte où l’on respire

Nous trouvons qu’il va de soi d’avoir accès à une eau potable saine. L’air propre aussi devrait être un droit fondamental. Constater que nos enfants tombent malades rien qu’en respirant est simplement inacceptable. De plus en plus de recherches cette dernière dizaine d’années prouvent que les particules fines, les oxydes d’azote (les NOx) et autres particules nocives sont une menace pour la santé publique. Rien qu’à Bruxelles, 900 personnes par an meurent prématurément pour avoir respiré des particules fines. Notre capitale est la 8e ville la plus polluée de l’Europe.Améliorer la qualité de l’air à Bruxelles et ses alentours exige une approche radicale et intégrée des sources de pollution les plus importantes : la circulation routière, le chauffage domestique et l’industrie. Ça ne peut se faire qu’en investissant systématiquement dans des solutions sociales et collectives pour plus d’un million de Bruxellois. Le développement des espaces verts de la commune est également, pour nous, un élément important de la lutte pour le droit à l’air propre.

Ce que nous voulons

Un. Mesurer la pollution de l’air fait prendre conscience

  • Grâce à de meilleures mesures et à des stations de mesure qui fonctionnent bien, conformes aux normes plus strictes de l’OMS, nous pouvons informer plus de Bruxellois et les sensibiliser à la mauvaise qualité de l’air. Nous mettons ce point à l’agenda des divers niveaux de pouvoir. La commune doit s’engager à mesurer la qualité de l’air au moins une fois par an dans et autour des écoles.
  • Nous fournissons des informations sur la qualité de l’air en temps réel aux habitants et aux voyageurs grâce à des écrans digitaux dans des lieux publics tels que gares et stations de métro, aux arrêts de trams et de bus, le long des routes et par des applications pour smartphone. Plus il y a de gens touchés, plus il y a de pression pour un vrai changement dans la politique de mobilité.

Deux. Protéger nos écoles et quartiers de la pollution

  • Nous élaborons avec chaque école un plan de mobilité scolaire pour pousser les familles à venir à pied, à vélo ou avec les transports publics. 
  • Nous organisons des « guides de rangs » et des « guides cyclistes » qui accompagnent des groupes d’enfants à pied ou à vélo sur le chemin de l’école.
  • Nous évitons du trafic de transit dans les rues de nos écoles. Là où c’est possible, et après concertation des riverains, nous organisons des rues scolaires
  • Nous mesurons la qualité de l’air dans les écoles. La ventilation des écoles ne peut plus laisser entrer l’air de la rue. La ventilation est programmée pour renouveler l’air de l’école pendant la nuit, par l’air de la nuit plus propre.
  • Nous prévoyons des dispositifs de filtrage dans les tunnels pour filtrer l’air pollué par extraction active. Nous évitons de cette façon que les sorties de tunnels deviennent des « cheminées », des points chauds d’air pollué.
  • Nous nous opposons à l’élargissement du ring. Nous investissons en priorité dans le développement de lignes de transports publics pour mieux relier les communes périphériques à Bruxelles.

Trois. De la verdure et des espaces publics dans chaque quartier comme poumons de la commune

  • Les arbres et les espaces verts sont soignés. Il en faut plus. Les arbres ont un effet favorable non seulement sur la qualité de l’air, mais aussi sur la qualité de vie des habitants.
  • Nous achetons des terrains inoccupés pour y créer des espaces verts publics et pour stimuler l’agriculture urbaine.
  • En collaboration avec Plan Nature de Bruxelles Environnement nous mettons sur pied un nouveau projet « arbres » pour planter plus d’arbres et entretenir les anciens. Ils agissent dans les villes, à cette époque de changement climatique, comme un climatiseur naturel.
  • Nous rendons les rues et les quartiers plus verts avec la plantation d’arbres et des places vertes au lieu de places bétonnées.

Quatre. Des quartiers vivables accessibles à pied.

  • Nous rendons les rues de nos écoles plus sûres pour les enfants avec des passages piétons et cyclables sécurisés.
  • Nous donnons la priorité aux piétons, cyclistes et aux transports publics.
  • Nous faisons de notre commune un endroit où le choix du vélo ou des transports publics est le plus évident, en privilégiant un environnement vivable avec des services de base accessibles à pied. Nous évitons un développement où des parties entières de la commune n’auraient qu’une vocation commerciale.
  • Nous rendons gratuits les parkings à vélos couverts dans les rues et investissons dans l’installation de nouveaux parkings à vélos pour en finir avec les listes d’attente.
  • Nous favorisons la création de rues de jeu en rendant plus accessible la procédure permettant de les organiser.

Vision

La Belgique est un point chaud sur les cartes de la pollution de l’air en Europe. C’est surtout le nord de notre pays et des villes comme Anvers, Bruxelles, Gand, Charleroi et Liège qui souffrent le plus de l’air malsain. La pollution de l’air fait dix fois plus de victimes que les accidents de la route. Les coupables sont surtout, à côté de beaucoup d’autres matières toxiques, les particules fines et les oxydes d’azote (NOx). L’air pollué ne connaît pas de frontières, tout le monde en souffre. Tous les Belges perdent en moyenne une année de vie du fait de la pollution de l’air. D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il n’y a pas, pour ces matières toxiques, de valeur seuil certaine en deçà de laquelle des effets nocifs n’apparaîtront pas. Une exposition de courte durée suffit à ce que les particules fines et les oxydes d’azote aggravent des problèmes de santé tels que des infections respiratoires et l’asthme. Une exposition chronique à l’air pollué fait baisser la fonction pulmonaire, cause une augmentation des affections respiratoires chroniques et congestionne les vaisseaux sanguins, ce qui augmente notamment les risques d’infarctus.

La politique de la qualité de l’air à Bruxelles, de nos jours, est faite de mesurettes qui ne sont pas suffisantes. Ce qui fait défaut, c’est une vision d’avenir. Si nous n’y apportons pas de changement, Bruxelles n’aura jamais un air sain. 

Une commune où l’on respire prend de l’avance. Elle entreprend plus qu’une mesure bien intentionnée ici ou là. Elle travaille avec un projet à long terme pour faire diminuer les émissions de particules d’année en année. Avec un projet éolien et solaire pour mieux promouvoir l’énergie renouvelable au détriment des énergies fossiles. Avec un plan chaleur et isolation qui rend plus durable le chauffage des bâtiments. Avec un plan mobilité et un urbanisme qui rendent les choix durables plus accessibles, car la meilleure énergie est celle que nous n’employons pas. Avec de tels projets d’avenir, la commune devient actrice plutôt que spectatrice.

Une commune où l’on respire compte sur ses habitants pour amorcer le changement. Mais elle y répond par son propre engagement : la révolution verte, c’est ensemble que nous la ferons. Nous ne faisons pas le choix d’une politique de taxes et « prélèvements verts », mais veillons à ce que tout le monde puisse participer à la révolution verte. Nous développons des projets qui donnent un sens aux efforts des citoyens, plutôt que des projets qui semblent n’être que des gouttes d’eau dans l’océan. De sorte que les efforts ne restent pas isolés.

La finalité d’une Bruxelles où l’on respire change tout. Il s’agit d’une nouvelle façon de concevoir la mobilité, l’énergie, le travail, le logement. Oui, cette commune où l’on respire ressemblera à autre chose que la Bruxelles d’aujourd’hui. Nos efforts n’aboutiront pas seulement à une planète plus vivable, notre commune aussi y gagnera : elle sera plus saine, plus tranquille, plus verte et plus sociale.

Nos propositions pour un air propre se retrouvent aussi dans les points de programme mobilité et climat.

Un. Mesurer la pollution de l’air fait prendre conscience

Des recherches très récentes montrent que la pollution de l’air due au trafic accroît la concentration de particules de suie dans l’urine des enfants, causent chez les enfants des microcalcifications de la carotide et des dommages génétiques dont les conséquences se transmettent aux générations suivantes.

Il y a plus de dix ans, les cabinets médicaux du PTB d’Hoboken et de Genk sont arrivés aussi à la conclusion qu’une pollution de l’air élevée cause un nombre croissant d’affections des voies respiratoires, surtout chez les enfants. Grâce aux actions menées, des mesures ont alors été prises localement pour combattre la pollution de l’air. Mais à Bruxelles aussi, les enfants souffrent de la pollution de l’air. Un tiers des écoles maternelles et primaires et la moitié des écoles secondaires se trouvent à un endroit où l’air est de mauvaise qualité. Heureusement, de plus en plus de gens sont conscients de la gravité du problème. Un groupe croissant de parents et d’enfants proteste contre l’air malsain aux portes de dizaines d’écoles. Nous voulons que les autorités communales participent à cette prise de conscience. Elle doit prendre l’initiative de mesurer l’air ambiant dans plusieurs lieux stratégiques du territoire communal. Ces données doivent être accessibles en temps réels sur l’espace public, afin de conscientiser les habitants, tout en prenant en main des mesures collectives pour réduire la pollution. 

Deux. Protéger nos quartiers de la pollution

Nous désengorgeons les rues des écoles du trafic de transit. Là où c’est possible, nous organisons des rues scolaires, c’est-à-dire des rues où le trafic est bloqué ou dévié à la rentrée ou la sortie des classes. Nous tenons aussi compte de l’impact de la circulation autour des rues scolaires en évitant une augmentation des embouteillages.

Nous nous opposons à l’élargissement du ring. D’une part, ces investissements sont des cadeaux aux barons du béton. Ce sont des centaines de millions d’euros que les autorités publiques investissent pour le seul profit de quelques actionnaires. D’autre part, cela ne résoudra en rien le problème de la mobilité : investir dans des infrastructures automobiles ne va faire qu’attirer des automobiles. À moyen terme, cela ne fera qu’aggraver les files. Et que fera-t-on une fois que le Ring élargi sera à nouveau embouteillé ? Encore élargir ? C’est une spirale sans fin. La seule manière de s’en sortir, c’est d’investir dans des alternatives à la voiture.

Nous demandons donc une enquête qui cartographie toutes les alternatives à l’élargissement et nous plaidons pour un enfouissement là où c’est possible.

Nous prévoyons des dispositifs de filtrage dans les tunnels pour filtrer l’air pollué par extraction active. Nous empêchons ainsi que les sorties de tunnels deviennent des « cheminées », des points chauds de la pollution de l’air. On sait par exemple que la pollution de l’air est plus importante à la sortie des tunnels. Un grand problème pour les populations qui vivent à proximité.

Depuis quelques années, des parents s’occupent de mesurer la qualité de l’air dans et autour des écoles. Face à l’inaction des autorités, des milliers de parents s’organisent. Nous soutenons le mouvement Filter Café Filtré qui se bat pour une meilleure qualité de l’air autour des écoles et des crèches. Nous voulons les soutenir et mesurer la qualité de l’air dans et autour des écoles. Nous voulons développer des systèmes de ventilation dans les écoles communales qui empêchent l’air pollué de la rue d’arriver. La ventilation sera ainsi programmée pour rafraîchir l’air des écoles durant la nuit (car l’air est alors moins pollué).

Trois. De la verdure et des espaces verts publics dans chaque quartier comme poumons de la commune

Les arbres ont un effet positif sur la qualité de l’air, parce qu’ils amènent de la fraîcheur et combattent ainsi la formation d’ozone. Dans leurs couronnes, ils captent les particules fines et le CO2 de l’air. Ainsi, les concentrations de particules fines baissent de quelques pour cent aux endroits où on a planté des arbres. C’est la raison pour laquelle nous soignons particulièrement les arbres et la verdure de la commune.

Le trafic routier est la plus grande source de pollution. Déjà en s’éloignant de quelques mètres d’une route, la qualité de l’air s’améliore fortement. C’est pourquoi, dans un parc urbain, les concentrations de matières nocives sont beaucoup plus basses.

Bruxelles est une ville qui a relativement beaucoup d’espaces verts. Nous achetons des terrains inoccupés pour y créer des logements publics avec des espaces publics verts et nous stimulons l’agriculture urbaine. Tout le monde a droit à de la verdure dans son quartier, et les quartiers verdurisés ont moins de particules fines et un air de meilleure qualité. Nous voulons verduriser les places publiques là où c’est possible, sans entraver l’accès des personnes à mobilité réduite. Nous faisons planter des arbres dans les rues bétonnées, là où c’est possible, pour rendre les quartiers plus agréables et limiter les îlots de chaleur durant l’été. Des Plans Verts communaux ambitieux libèrent du personnel et un budget pour rendre ces mesures possibles. 

En collaboration avec Plan Nature de Bruxelles Environnement, nous mettons sur pied un nouveau projet pour planter des arbres et entretenir les anciens.

Quatre. Des quartiers vivables accessibles à pied

Pour lutter contre la pollution de l’air, le meilleur moyen est encore de limiter les besoins en déplacements de la population. C’est pourquoi nous voulons développer des quartiers intégrés. Des quartiers où on peut vivre, apprendre, se détendre, faire ses achats et travailler proche de soi, afin de réduire les distances de déplacement. Ça signifie qu’un développement urbain unilatéral, où des parties entières de la ville et de la commune sont uniquement consacrées au commerce n’offre pas un avenir durable à l’ensemble de la ville. Ça ne fait qu’entraîner des déplacements supplémentaires et, donc, des émissions supplémentaires. De tels projets grandioses devraient plutôt répondre aux besoins sociaux comme le manque de places dans l’enseignement, dans les homes, le manque de logements abordables, mais aussi d’équipements publics comme des piscines. 

Les systèmes de vélos partagés peuvent compter sur un nombre croissant d’utilisateurs. Pour développer le système partagé Villo en un service fiable qui aide plus de gens à passer de l’auto au vélo, nous confions ce système partagé à des responsables publics, pas à une multinationale. Ainsi, le service peut être rendu complètement gratuit et se développer en même temps en un service de qualité. Fini les vélos qui fonctionnent mal et les aires de parking vides ou bondées. Nous élargissons l’offre à des vélos électriques qui peuvent vaincre facilement les dénivelés de Bruxelles. Nous investissons dans des cours cyclistes dans la commune, le quartier et à l’école pour que tout le monde puisse apprendre à aller à vélo. Nous rendons gratuit l’usage des parkings à vélos couverts dans les rues et investissons dans l’aménagement de nouveaux parkings pour éliminer les listes d’attente.

Nous facilitons les procédures pour organiser des rues de jeu, c’est-à-dire bloquer certaines rues durant une journée pour permettre aux enfants de s’approprier l’espace public. Enfin, nous sécurisons les rues autour des écoles, avec des passages piétons sécurisés, des pistes cyclables sécurisées et des panneaux de signalisation clairs. Chaque rue scolaire est occupée par un gardien de la paix qui assure le passage des enfants. Là où c’est possible, nous fermons les rues scolaires pendant les heures d’entrée et de sortie d’école.