Une commune mobile où chaque usager trouve sa place

Remettre la ville en mouvement en s’assurant que tout le monde y trouve son compte : tel est le défi de la mobilité.Nous refusons le statu quo de la congestion, où les travailleurs galèrent pour rejoindre leur lieu de travail ou trouver une place de parking. Il faut retrouver un trafic fluide. Nous refusons le statu quo de l’insécurité routière et de la pollution. Il faut aussi offrir à nos enfants un environnement plus sûr et plus sain.Mais au lieu de culpabiliser et d’individualiser la responsabilité de la congestion de Bruxelles, nous choisissons des solutions collectives et publiques. Nous investissons dans des transports en commun performants et gratuits. Nous ouvrons aux riverains les parkings (aussi privatisés) hors voirie. Nous créons des trottoirs larges et des pistes cyclables sécurisées pour rendre nos rues plus sûres. Nous diminuons le trafic devant nos écoles. Bref, au lieu de sanctionner les ménages qui ont besoin de la voiture pour aller au boulot, choisissons de faciliter les alternatives à l’usage de la voiture.Au lieu d’opposer les habitants, nous voulons rassembler. Au lieu d’imposer, nous sommes convaincus qu’en écoutant vraiment, nous pouvons trouver de meilleures solutions.

Ce que nous voulons

Un. Écouter pour rassembler au lieu de diviser

  • Lors de changements au niveau de la mobilité dans un quartier, nous organisons une large campagne d’enquête et de dialogue dans le quartier concerné afin d’obtenir l’avis des citoyens.
  • Nous cherchons des solutions techniques avec les habitants pour concilier les différents types de mobilité.

Deux. Nous menons une politique de stationnement juste, durable et accessible

  • Nous limitons l’horaire du parking payant à 18h, au lieu de 21h aujourd’hui.
  • Nous œuvrons à ce que les riverains puissent se garer le soir et le week-end gratuitement dans les parkings des supermarchés, des bureaux et des institutions publiques.
  • Nous compensons la perte des places de parking en voirie par l’ouverture aux riverains de places de parking hors voirie. Il en existe plus de 10 000 à Molenbeek.
  • Nous plafonnons le prix de la carte de riverain à 15€ maximum peu importe le nombre de voitures et appliquons des tarifs de stationnement accessibles. Nous réintroduisons des cartes “visiteurs” à prix démocratique.
  • Toute personne disposant d’une carte de riverain doit continuer à pouvoir se garer partout dans la commune sans payer, à l’exception des zones commerçantes (rouges). Nous refusons la limitation des zones de stationnement à un quartier.
  • Nous supprimons l’utilisation de la scan-car qui vise à contrôler abusivement les citoyens pour générer un maximum d’argent.
  • Le stationnement doit être pris en main par les pouvoirs publics, pas pour générer des profits pour le privé.

Trois. Plus de sécurité, en particulier aux abords des écoles

  • Nous développons un plan de circulation pour diminuer la circulation aux portes des écoles. Nous étudions la réalisation de rues scolaires (rues qui sont fermées lors de l’entrée et de la sortie des classes).
  • Nous assurons la présence de travailleurs communaux devant les écoles pour garantir la sécurité des enfants.
  • Nous faisons accompagner les enfants par des stewards dans leurs déplacements à pied et à vélo de la maison vers l’école et depuis les arrêts des transports communs.
  • Nous garantissons des trottoirs suffisamment larges et une signalisation claire aux abords des écoles.
  • Nous assurons la présence de stewards dans chaque station de métro.
  • Nous plaidons pour rétablir des lignes de bus scolaires afin d’amener les enfants en toute sécurité à l’école et éviter des trajets en voiture pour les parents.
  • Nous généralisons et renforçons le marquage au sol et la signalisation claire des passages pour piétons afin d’éviter des situations dangereuses.
  • En dialogue avec les habitants, nous mettons en place des solutions afin de limiter les excès de vitesse. Dans le voisinage des écoles, 20 km/h devient la règle.

Quatre. Faciliter la mobilité douce et les alternatives à l’usage de la voiture particulière

  • Dans chaque quartier, nous prévoyons des parkings gratuits accessibles et couverts pour les vélos. Tout le monde ne sait pas mettre un vélo chez soi.
  • Nous sécurisons les pistes cyclables dans nos rues. 
  • Nous assurons la présence de sas vélo sur tous les carrefours de la commune.
  • Nous repensons les carrefours dangereux et supprimons les bordures dangereuses. Nous signalons mieux les priorités.
  • Nous mettons en place des bandes de confort cyclables dans les rues pavées.
  • Nous voulons des parkings sécurisés pour moto’s, vélos et trottinettes aux abords de la Gare de l’Ouest et des stations de métro afin de faciliter les déplacements multi-modaux.
  • Nous stimulons l’implantation de systèmes de voitures partagées dans la commune.

Cinq. Une commune accessibles aux personnes à mobilité réduite

  • Nous créons là où ce n’est pas le cas, un emplacement PMR devant ou au plus près de chaque centre de santé ainsi qu’aux abords de chaque infrastructure collective de la commune.
  • Nous mettons en place une politique ambitieuse en termes de places PMR qui n’est pas réduite à des demandes individuelles mais s’inscrit dans une vision collective des besoins.
  • Nous gardons un œil attentif et veillons à ce que chaque nouveau projet soit pensé dans le cadre de l’accessibilité à toutes les personnes qui éprouvent des difficultés à se déplacer.
  • Nous réparons et repensons les trottoirs afin de permettre une utilisation sécurisée et inclusive.

Six. Des écoles de qualité, des magasins, et des services publics de proximité

  • Le déplacement le plus rapide et le plus durable est celui que vous ne devez pas effectuer. C’est pourquoi nous ferons en sorte que nous puissions, dans chaque quartier, trouver un logement, une école, une crèche, nous détendre, faire du sport, faire ses courses et travailler.
  • Nous voulons développer des services de proximité (postes, bibliothèques, administration communale, magasins...) dans les quartiers pour éviter des déplacements longs.
  • Dans le développement des nouvelles zones d’habitat, nous pensons en priorité  à l’accès en transports en commun et aux services de proximité.
  • Nous écoutons les citoyens et refusons l’élargissement du Ring qui amènera encore plus de voitures.

Sept. Nous plaidons envers la Région et le Fédéral pour renforcer les transports en communs de qualité

  • Nous plaidons pour la gratuité des transports en commun dans toute la Région comme dans d’autres villes d’Europe pour inciter les usagers à l’utilisation des transports publics.
  • Nous plaidons pour généraliser l’accès sans frais supplémentaires à tous les réseaux de transport présents dans la capitale : les abonnés à la STIB doivent pouvoir profiter de toutes les lignes de la SNCB, du TEC, et de De Lijn.
  • Nous demandons que les lignes, horaires et arrêts soient adaptés afin de faciliter les déplacements vers les zonings industriels, les grandes usines et l’aéroport.
  • Nous plaidons pour augmenter le nombre et la fréquence des lignes. Aux heures de pointe, là où ce n’est pas encore le cas, au moins un tram ou un bus passera toutes les cinq minutes. Durant les heures creuses, ce sera toutes les dix minutes.
  • Nous demandons un plan de mobilité métropolitain: des lignes de tram et de bus doivent relier le centre de Bruxelles avec les communes de la périphérie (Dilbeek, voir Ninove).
  • Nous collaborons avec la SNCB pour augmenter rapidement l’offre de trains intra-bruxelloise : le réseau de petites gares bruxelloises - comme la Gare de l’Ouest - peut facilement être exploité afin de connecter des zones de Bruxelles peu desservies par la STIB.

Vision

Comment déposer ses enfants à l’école, faire ses courses, se rendre au travail ou au club de sport, rendre visite à sa famille, etc sans perdre des heures, devoir payer une fortune et sans risquer sa vie ou sa santé. C’est la question que tout le monde se pose tous les jours. Que chaque usager puisse le faire de la manière la plus efficace, économique et durable. Voilà le défi de la politique de mobilité.

Aujourd’hui, la politique de la mobilité menée par les partis traditionnels crée de plus en plus de tensions entre les différents modes de déplacements. Nous pensons qu’au contraire, il faut mieux écouter tous les habitants, et organiser des processus réellement démocratiques afin de pouvoir trouver des solutions qui permettent une mobilité pour tous.

Nous refusons la vision élitiste qui individualise la responsabilité de l’immobilité. Et qui pense que les solutions vont venir en rendant plus cher, plus difficile l’usage de la voiture. Nous refusons la vision conservatrice qui prétend que malgré une population grandissante et plus de navetteurs, on va pouvoir améliorer la mobilité, la qualité de l’air sans changer nos habitudes.

Au PTB, nous défendons une tout autre vision de la mobilité. Nous voulons une ville où se déplacer est un droit qui n'est pas réservé à ceux qui ont le plus gros portefeuille. Nous voulons une ville où l’air soit respirable et où les travailleurs ne galèrent pas à rejoindre leur lieu de travail, où la circulation est fluide et sûre, l'air pur et la sécurité des déplacements de tous assurée.

Une politique qui - en facilitant les alternatives - permet de diminuer l’usage de la voiture. En investissant dans les transports en commun, pour augmenter la qualité, la fréquence, et en les rendant gratuits comme le font de plus en plus de villes en Europe. En créant une ville où les écoles de qualité, les emplois et magasins se trouvent à distance de marche. Où se déplacer à pied ou à vélo peut se faire en sécurité, et si nécessaire accompagné pour les plus petits sur la route vers l’école.

Ces changements ne seront possibles qu’avec le soutien des habitants, pas en leur imposant. Le PTB veut une commune où les habitants sont véritablement consultés sur les plans de mobilité. Avant que ces plans soient réalisés, pas après.

Un. Écouter pour rassembler au lieu de diviser

Avec les plans goodmove, nous avons assisté à une majorité incapable d’écouter ses habitants et de créer un consensus entre les avis divergents exprimés par les citoyens. Le PTB, c’est d’abord écouter les gens, et puis décider. La majorité PS-MR actuelle, c’est tout le contraire : ils décident et imposent, et après ils expliquent. Et si vous n’êtes pas d’accord, c’est que vous n’avez pas encore compris et ils vous expliquent encore une fois. Cette façon d’agir a fait beaucoup de dégâts.

Pendant la mandature, le PTB s’est battu pour demander la participation citoyenne dans les grands projets concernant la mobilité. La majorité décide des plans depuis son bureau sans consulter les habitants, ou en consultant trop peu de citoyens. Au PTB, nous voulons en finir avec ça et mettre l’écoute des citoyens au centre de notre action. Consulter les gens, ce n’est pas juste mettre un dépliant dans une boîte aux lettres. Il fait réellement aller vers les gens, et écouter leurs préoccupations. Comme le PTB l’a fait en demandant l’avis à plus de 1600 Molenbeekois. Il ne faut pas avoir peur de réunir les gens parce qu’il y a des avis opposés. Au contraire, nous croyons en la sagesse collective. Nous sommes convaincus que si on met des gens ensemble et qu’on leur donne la possibilité de saisir les enjeux, ils arrivent à se respecter. En général ces processus sont capables de trouver des meilleures solutions, portées par un plus grand nombre.

Cette unité est nécessaire pour des changements durables. Ces dernières années, trop de fois, ce processus de dialogue et de consultation n’a pas été respecté. Oui, ce processus prend du temps, mais on ne peut pas s’en passer. À chaque fois qu’il n’a pas été respecté, du temps a été perdu, un dossier a été bloqué. Un groupe de citoyens a essayé de convaincre un parti, et l’autre groupe de citoyens a essayé de convaincre un autre parti. Les débats se polarisent et deviennent partisans. Ce n’est pas comme ça qu’on retrouve un débat serein dans l’intérêt collectif. Sans cette unité profonde, des mesures prises ont été retirées peu après. On se rappelle les poteaux sur la piste cyclable à la chaussée de Gand, le réarrangement de la Place de la Duchesse, la rue scolaire à la Rue des Quatre Vents, l’intervention au carrefour Vanderstichelen-Van den Boogaerde au quartier maritime.

Il y a des utilisations différentes de la voie publique, et donc aussi des intérêts différents, et parfois opposés. On ne doit pas avoir peur de cela. Il est par exemple évident que la vitesse du trafic est contradictoire avec la sécurité pour nos enfants à l'intérieur de nos quartiers. Il y a une contradiction réelle entre la place qu’occupe p.ex. le marché du jeudi et les places de parking accessibles aux riverains. Dans une ville, la place publique est souvent disputée.

Nous faisons attention à adapter l’espace public pour toutes les formes de mobilité et à y réserver un espace pour chacune d’entre elles. Là où c’est possible, nous cherchons des solutions techniques pour concilier les différents intérêts. Parfois la sécurité nécessite la suppression de places de parking, par exemple juste avant ou après un passage piéton. Nous pouvons compenser les places de parking supprimées en voirie en ouvrant des places de parking hors voirie.

Pour trouver des solutions, nous devons oser aborder le tabou de la privatisation de l’espace dans la ville. Pourquoi 15.000 Molenbeekois doivent tourner 30’ le soir pour trouver une place de parking, alors qu’il y a 15.000 places de parking hors voirie, dont 10.000 dans des grands parkings d’entreprises ou de bureaux ?

Deux. Nous menons une politique de stationnement juste, durable et accessible

Trouver une place où se garer est devenu une mission presque impossible dans la commune. Le quotidien pour de nombreux propriétaires d’une voiture à Molenbeek est de devoir compter sur la chance pour trouver une place de parking. Cela cause du trafic et de la pollution, car 30% du trafic, ce sont les Bruxellois qui tournent pour trouver une place de parking. En 2020, la commune a accordé 16.114 cartes de riverains et dérogations, alors qu’il n’y avait que 11.984 places de parking disponibles en voirie.

Et cette inadéquation s’approfondit. Le nombre de places de parking en voirie fond comme la neige au soleil ces dernières années. On ne compte plus les projets de la commune ou de la Région qui suppriment des places de parking, comme les 127 places perdues à la rue Picard ou les 95 places à la Chaussée de Ninove. Le fait de ne pas trouver de places pour se garer nuit aussi à l’utilisation des infrastructures de la commune ainsi qu’aux petits commerçants. La pression du stationnement le soir et la nuit est au-delà de la moyenne régionale (80%) dans quasi tous les quartiers à Molenbeek. Les quartiers Maritime, Etangs Noirs, Duchesse et Kortenbeek sont proches de la saturation absolue (100%). 

Si des places de parking doivent être supprimées, elles doivent être compensées par des places hors voirie, accessibles gratuitement aux riverains. Les places supprimées rue Picard au profit de la voirie de tram doivent être compensées par des places gratuites hors voirie à Tour & Taxis et dans les parkings des supermarchés ou bureaux à proximité. Selon les chiffres de 2017, il y a 600 places de parking hors voirie au quartier Maritime.

La pénurie de places de parking ne devrait pas exister. Dans les faits, il ne manque pas de places de parking à Molenbeek. Il n’y a qu’une pénurie de places… publiques. Il existe 33.000 places de parking à Molenbeek, sur 21.593 voitures. Cela veut dire: 1,52 places de parking par véhicule.

Nous voulons créer plus de places en ouvrant gratuitement les places de parking existantes hors voirie aux riverains. Il en existe près de 9000 essentiellement réparties dans les bureaux, l’industrie, le commerce ou des logements sociaux (comme à Decock). De très nombreux magasins, supermarchés, entreprises et hôtels disposent de places de parking – souvent dans des endroits convoités – inutilisés le soir ou le week-end. Inversement, beaucoup de gens recherchent une place dans ces créneaux horaires.

Le magasin Match Albert à Forest l’a compris. Comme le Colruyt à Evere. Ils louent ses places de parking en dehors de ses heures d’ouvertures. Mais évidemment ce supermarché veut encore faire payer les gens. Nous œuvrerons au contraire à ce que les riverains puissent se garer gratuitement et en sécurité dans les parkings des entreprises, des magasins, des services communaux et dans les grands parkings privés la nuit et en soirée afin de libérer de l’espace en voirie.

Ce n’est donc pas irréaliste. Si nous commençons déjà à ouvrir les parkings des commerces, comme les grandes surfaces en soirée, cela permettrait de créer 1.800 places supplémentaires sur la commune. Ces places doivent être gérées par une agence publique et non privée. 

La réglementation régionale COBRACE permet aux entreprises qui mutualisent leur parking de ne pas payer la taxe environnementale. La réglementation communale de stationnement permet aux entreprises de diminuer de moitié la taxe sur les parkings. Force est de constater que cette mesure incitative ne suffit pas. Nous comptons augmenter cette taxe sur les places de parkings de sociétés privées, afin de créer une incitation pour ouvrir leurs places. Une partie des recettes peut être utilisée pour sécuriser les parkings.

D’un côté, la commune et la Région suppriment des places, mais de l’autre côté, ils rendent le stationnement plus cher. Sur la législature 2018-2024, la carte de riverain est passée de 50 à 120€ pour les ménages possédant 2 voitures. La carte pour une troisième voiture, qui avait augmenté dans un premier temps de 200 à 600€, a tout simplement été supprimée. La commune punit ainsi les habitants et indépendants qui ont besoin de leur voiture. On pense aux travailleurs qui travaillent en zoning industriel peu desservi par les transports en commun. Ou à ceux qui doivent aller travailler très tôt ou très tard. Ou encore aux 89% des couples avec enfants qui ont besoin d’une voiture pour faire le puzzle quotidien. Cette rage taxatoire doit cesser et il faut supprimer cette taxe injuste.

C’est de plus en plus difficile pour les Molenbeekois de recevoir la visite de leur famille. 

Avant, il fallait payer le parking seulement jusqu'à 18h. La famille qui te rendait visite le soir, ne devait rien payer. La majorité PS-MR a décidé qu’il fallait payer le parking jusqu’à 21h. Aujourd’hui en tant que non-Molenbeekois visitant la famille à Molenbeek en soirée, tu es obligé de payer 2,50 euros pour te garer. Cette décision n’a comme objectif que de faire rentrer plus d’argent dans les caisses de la commune, car les problèmes de stationnement ne sont aucunement résolus par cette décision.

Depuis avril 2020, les scan-cars de l’agence parking.Brussels vérifient, via leur plaque d'immatriculation, si les voitures stationnées ont payé le tarif approprié pour leur place de stationnement. L'utilisation de cette technologie de contrôle abusif par l'agence de stationnement bruxelloise a pour objectif d’infliger le plus de taxes possibles en un temps record. Elle génère aussi des problèmes depuis un certain temps. Les cartes pour les personnes à mobilité réduite ne sont pas les seules à ne pas être reconnues par les scan-cars, les cartes de dérogation pour les professionnels de la santé ne sont pas non plus détectées, ce qui entraîne là aussi des amendes injustifiées.

Trois. Plus de sécurité, en particulier aux abords des écoles

Changer nos habitudes de mobilité, c’est aussi mettre en place des alternatives pour que nos enfants puissent se rendre à l’école de manière sécurisée et autonome.

Si le fait de se rendre à l’école devient plus collectif, c’est toute la mobilité qui s’en trouvera facilitée et la pression sur les parents soulagée. 

Nous élaborons des plans de mobilité scolaire pour chaque école afin de rendre l'environnement scolaire plus sûr. Nous faisons en sorte qu'il soit plus sûr et plus facile de se rendre à l'école à pied, à vélo ou en transports publics. Nous réintroduisons les « rangs scolaires » pour se rendre à l'école et en revenir. Nous pouvons également créer des rangs entre les arrêts de bus importants et l'école, par exemple. 

Certaines communes ont également des « maîtres cyclistes » qui accompagnent les enfants en groupe à l'école à vélo. Ainsi nous pouvons aider à créer des groupes de ramassages scolaire à vélo. C’est depuis tout petit que la pratique s'acquiert. L’apprentissage du vélo sera au programme des cours de sport dans chaque école de la commune, dès la maternelle. Des sorties encadrées en petits groupes seront organisées par les écoles dès la primaire dans le but d’apprendre aux jeunes cyclistes à circuler dans le trafic en toute sécurité et leur donner confiance.

De cette manière, nous essayons de réduire le nombre de voitures qui doivent déposer les enfants. Et nous essayons d'éviter autant que possible que les voitures s'approchent de la porte de l'école. De cette manière, les rues des écoles sont plus sûres et plus propres.

Dans certains cas, il peut être nécessaire de rétablissant des lignes de bus scolaires afin d’amener les enfants en toute sécurité à l’école. En Wallonie, c’est près de 27.000 enfants qui se rendent à l’école grâce à ce système, pourquoi pas à Bruxelles ? 

Quatre. Faciliter la mobilité douce et les alternatives à l’usage de la voiture particulière

Fin 2020, il n’y avait que 15 voitures partagées à Molenbeek, comparé à plus de 100 pour Schaerbeek ou Bruxelles-Ville. Il y a seulement 2 stations dans le Molenbeek Historique, avec ses 40.000 habitants, alors que Koekelberg en a 4 pour 20.000 habitants. L’objectif fixé en 2013 par la Région était d’atteindre 65 voitures partagées à Molenbeek pour 2020. L’écart entre les ambitions et la réalité montre que les autorités régionales (PS-MR entre 2014 et 2019 et PS-Ecolo-Defi depuis 2019) et communales (MR-Ecolo-CDH entre 2012 et 2018) n’ont pas trouvé très important de faciliter les alternatives à l’achat d’une voiture particulière.

Cinq. Une commune accessible aux personnes à mobilité réduite

Le nombre de places réservées aux PMR (personne à mobilité réduite) sur la commune est insuffisant. Nous déplorons que certains lieux pourtant indispensables à leur bien-être comme les services communaux, les stations de métro, les centres de santé, de sport ou tout autre infrastructure collective ne soient pas systématiquement équipés de places de parking “PMR”. Ce manque de place constitue autant d’obstacles compromettant leur accès aux infrastructures collectives molenbeekoises..

Le Projet de Plan d'Action Communal du Stationnement (PACS) ne prévoit pas à court terme d’autres mesures que celle de continuer à fonctionner « à la demande » pour l’extension du réseau de places PMR. Nous regrettons que la majorité de ces places soient le fruit de demandes individuelles et ne s’inscrivent pas dans une vision plus globale par la commune des besoins de ses habitants. Si nous voulons créer une société inclusive et respectueuse des besoins de chacun, il est primordial de revoir la proportion de places qui leur est réservée sur notre commune.

Six. Des écoles de qualité, des magasins, et des services publics accessibles

Le déplacement le plus rapide et le plus durable est celui que vous ne devez pas effectuer. C’est pourquoi nous ferons en sorte que nous puissions, dans chaque quartier de Molenbeek, trouver un logement, une école, une crèche, nous détendre, faire nos courses et travailler.

Nous partirons de ce principe pour aménager le territoire de la ville. Nous rendrons à notre ville une échelle humaine. Cela veut dire que dans chaque quartier, des équipements de base seront présents. Magasins, services et centres médicaux, centres culturels, lieux de rencontre ou encore espaces verts, bureaux de poste, banques, tout cela doit être disponible à deux pas de chez soi. Chaque quartier sera doté d’infrastructures publiques en suffisance. Chaque enfant doit pouvoir trouver près de chez lui une école, une crèche, une salle de sport, un parc, ... Réduire les déplacements, c’est favoriser une mobilité active.

Nous veillerons à ce que chaque projet de nouveaux quartiers soit correctement relié aux transports en commun avant de débuter les chantiers. C’est l’inverse qui est fait aujourd’hui, où l’on construit des logements sans se poser la question « comment les nouveaux habitants vont-ils se déplacer ? ». On voit par exemple que dans le développement du futur quartier Biestebroeck à Anderlecht, qui devrait accueillir entre 12 et 15.000 habitants, aucune nouvelle ligne de transport en commun n’est encore prévue.

Nous mettrons en place des assemblées de quartier, pour décider avec les habitants, des plans de mobilité à prévoir pour de tels projets avant de les commencer.

Nous mettrons aussi en œuvre le transport de marchandises par tram, voies d’eau et chemin de fer afin de limiter le transport par camion et camionnette. L’aménagement de Schaerbeek Formation comme une gare multimodale de logistique pour les marchandises peut jouer un rôle important.

Sept. Renforcer les transports en communs de qualité

Pour faire face au défi que nous devons relever, nous dotons notre capitale de transports en commun efficaces et capables de transporter beaucoup plus de monde qu’aujourd’hui. Nous misons sur tous les types de moyens de transport collectifs : métro, prémétro, trams, bus, développer les trains à l’intérieur des 19 communes, et le RER pour sortir de la ville. Nous développons des lignes nocturnes et nous augmentons les fréquences en heure creuse. Nous augmentons les lignes vers les périphéries et les lignes qui relient plusieurs quartiers et communes, au lieu de devoir passer par le centre.

Bruxelles voit arriver et repartir plus de 400.000 navetteurs chaque jour, dont 250.000 se déplacent en voiture. Des travailleurs qui, pour la plupart, perdent des heures et des heures coincés dans les embouteillages à l’extérieur et à l’intérieur de Bruxelles.

Aujourd’hui, les lignes de la STIB s’arrêtent aux frontières de Bruxelles. Les régions ne coordonnent pas leurs investissements. Tout cela fait que pour rejoindre la périphérie au départ de Bruxelles (et inversement), la voiture est souvent la seule solution. D’ailleurs, la plupart des navetteurs venant en voiture à Bruxelles sont issus des communes dans la périphérie bruxelloise. Pour ceux qui viennent de plus loin, ils prennent davantage le train. Nous voulons donc réfléchir à la mobilité en zone métropolitaine : réfléchir non seulement aux trajets dans Bruxelles, mais aussi vers et autour de Bruxelles. Nous voulons développer des lignes de trams vers la périphérie. Dilbeek, Zaventem, Vilvorde, Wemmel, Grimbergen, etc. doivent devenir accessibles rapidement en transport en commun. En proposant une offre efficace et qualitative, l’utilisation de la voiture reculera.

À Bruxelles, nous étendons également les réseaux de trams et bus et augmentons leur fréquence. À l’heure actuelle, seule une nouvelle ligne de tram est en train de se développer.

Il est évident que pour convaincre les navetteurs d’utiliser les transports publics, il ne faut pas uniquement les rendre plus efficaces, mais aussi plus sûrs et particulièrement la nuit. Aujourd'hui, l’insécurité et la consommation de drogue ne font que grandir dans les stations de métro. Nous devons redéployer des patrouilleurs dans les stations la nuit et augmenter le nombre d’agents en journée.

Pour qu’un maximum de monde réduise l’usage de sa voiture au profit des transports en commun, nous devrions pouvoir les emprunter gratuitement dans toute la Région. Aujourd’hui, dans au moins 56 villes d’Europe, il existe une forme de transports en commun sans paiement. Même la ville de Paris envisage de passer à la gratuité des transports. La suppression des tickets a abouti partout à une augmentation spectaculaire du nombre de voyageurs (Tallinn, Aubagne…). En compensation de l’abandon des recettes des tickets, nous avons alors la disparition des coûts des distributeurs automatiques et des systèmes de neutralisation. Les contrôleurs changeront de rôle pour devenir des accompagnateurs ou des relais d’informations dans les transports. Mais c’est avant tout une question de choix politiques : dans quoi voulons-nous investir ?

Le PTB a depuis des années dénoncé l’augmentation incessante du prix des transports. Les augmentations les plus fortes ont eu lieu sous les majorités PS-Ecolo-CdH. Depuis 2016, et également grâce à la pression exercée par le PTB, les tarifs tendent à stagner. Nous miserons à l’avenir sur la gratuité des transports à l’image d’autres capitales européennes.

Comme mesure d’urgence, nous donnerons accès à tous les réseaux de transports (De Lijn, TEC, STIB, SNCB) à tous. L’abonnement Brupass permettant l'utilisation de tous les moyens de transports, toute société confondue dans Bruxelles, sera généralisé sans frais supplémentaires. Rien qu’avec cette mesure, nous pouvons déjà faire en sorte que 5 % des déplacements ne se fassent plus en voiture, mais en transports en commun. Cela ne coûte rien, les infrastructures sont déjà là. Le PTB a introduit une résolution qui demandait un abonnement pour tous, mais qui a été rejetée par l’ensemble des autres partis.