Une commune avec un coeur pour les enfants

Bruxelles est une ville-région jeune. La Région bruxelloise compte au 1er janvier 2021, 47 889 enfants de moins de 3 ans. Dans la commune de Molenbeek, le nombre de places en milieu d’accueil pour 100 enfants de moins de 3 ans est de 30. Mais cela comprend tout type de places d’accueil, dont beaucoup sont inaccessibles financièrement pour les familles. Nous voulons une commune accueillante pour les enfants. Les « petits » ont des droits dans la commune, non pas en tant qu’adultes en devenir mais comme des citoyens à part entière. Une commune où les autorités organisent elles-mêmes un accueil de l’enfance de qualité et ne vendent pas nos tout-petits aux multinationales de la petite enfance. Une commune où les enfants peuvent profiter de l’espace public et de l’infrastructure de façon autonome et en toute sécurité. Une commune avec une offre de loisirs et de stages diversifiée et accessible. Dans une commune accueillante pour les enfants, il y a un dialogue constant entre politiques, société civile et les enfants eux-mêmes, ceux-ci exprimant leurs idées et opinions.

Ce que nous voulons

Un. Des places en crèche publique pour nos enfants

  • Nous redéveloppons l’accueil de l’enfance de la commune. Avec suffisamment de places dans des crèches publiques pour permettre aux parents de confier leurs enfants en toute sérénité.
  • Nous engageons du personnel supplémentaire, pour répondre aux normes ONE et Kind & Gezin, pour prolonger de 6 h 30 à 7 h et de 18 h à 18 h 30 les plages d’accueil dans l’ensemble des crèches.
  • Nous demandons une révision des normes ONE et Kind&Gezin pour augmenter le nombre de puéricultrices par enfants. 
  • Nous simplifions les inscriptions avec l’augmentation des places d’accueil. Une inscription dans une crèche francophone peut avoir lieu dès que la grossesse est constatée, comme c’est déjà le cas dans les crèches néerlandophones.
  • Nous développons les repas bio de qualité et abordables dans les crèches publiques.
  • Pour chaque grand projet immobilier, nous exigeons la construction d’une crèche publique.
  • Nous sécurisons les abords des crèches avec des voiries sécurisées et une réduction de la vitesse automobile.

Deux. Loisirs et espace public

  • Nous prévoyons suffisamment de parcs et de plaines de jeux dans les quartiers. Nous prévoyons pour tous les enfants une plaine ou un terrain de jeu sécurisé et agréable à moins de 300 mètres de chez eux.
  • Nous souhaitons créer des zones « kids friendly » : chaque place, square et parc doivent être sécurisés et aménagés pour les familles et les enfants (mobiliers urbains, aire de jeux…).
  • Nos places publiques sont conçues pour les enfants : sûres, aménagement d’aires de jeux.... Elles doivent être des lieux où les enfants sont les bienvenus.
  • Nous veillons à offrir aux petits des stages sportifs et culturels pendant les vacances qui soient accessibles financièrement pour les parents.
  • Nous prévoyons un renforcement des académies afin qu’elles organisent des activités au sein même des écoles le mercredi après-midi.
  • Nous voulons des quartiers et des rues sûrs : nous sécurisons les routes et pistes cyclables, nous sensibilisons les usagers et nous prenons des mesures pour sanctionner les excès de vitesse, nous installons des casse-vitesse dans les endroits fortement fréquentés par les enfants et les quartiers résidentiels.
  • Nous installons des fontaines d’eau potable dans les parcs et plaines de jeux ainsi que des toilettes publiques.
  • Nous développons des partenariats avec les commerçants horeca pour offrir des lieux avec tables à langer accessibles à tous, ainsi que des toilettes publiques propres.
  • Nous organisons régulièrement des activités communales gratuites, tant sur l’espace public que dans des espaces intérieurs, à destination des enfants (animations, jeux, théâtre, sport…)

Trois. Information et participation des enfants

  • Nous nous employons à établir avec les enfants une communication active en utilisant divers canaux, notamment via les écoles.
  • Nous leur offrons plusieurs possibilités de faire connaître leurs opinions. Par exemple, par des enquêtes à la sortie des écoles, analogues au big ask de RedFox. Mais aussi grâce à des activités de prise de parole dans les écoles.
  • Nous voulons développer l’éducation à l’empathie et à l’inclusion au sein des écoles communales.
  • Nous investissons dans les organisations d’enfants et de jeunes. Celles-ci leur offrent un deuxième chez soi, un environnement sûr pour se développer, pour discuter de problèmes et découvrir de nouvelles choses.
  • Pour tout qui est impliqué dans l’animation socio-éducative des jeunes et l’accueil d’enfants, nous prévoyons une formation continue et un encadrement.
  • La commune doit s’engager à gagner le label de « Ville amie des enfants ». https://www.childfriendlycities.org/building-child-friendly-city

Vision

Un. Des places en crèche publique pour nos enfants

Les enfants entre zéro et six ans tirent un immense profit d’une offre stimulante d’accueil, d’un appui pédagogique et de l’école maternelle, que ce soit dans leur développement cognitif ou sur le plan social et sanitaire. Combiner le travail, la formation ou la recherche de travail avec l’éducation des enfants et le souci de trouver un accueil ou un baby-sitting ne va pas toujours comme sur des roulettes. En outre, les employeurs exigent plus de flexibilité avec des horaires toujours plus variables ; les parents n’ont qu’à se débrouiller.

Les taux de couverture en milieu d’accueil sont de 45 % à Saint-Gilles, 37 % à Forest, 37 % à Schaerbeek, 30 % à Molenbeek et 26 % à Anderlecht. Le taux de couverture reste donc faible dans plusieurs communes de la Région. 

Contrairement aux politiques de désinvestissements publics en cours, nous créons des places abordables dans des crèches publiques. 

Les longues listes d’attente pour les crèches publiques et le coût énorme engendré par l’accueil en milieu privé pour les familles sont des freins pour beaucoup de familles à faire garder leurs enfants. Le manque d’investissements publics dans le milieu de l’accueil engendre non seulement une pénurie de places mais pousse aussi aux partenariats public-privé. Et les multinationales y voient un marché lucratif, aux dépens de familles. Même nos petits bouts deviennent un marché lucratif. C’est ainsi que la multinationale française Babilou s’installe à Bruxelles. Aujourd’hui 15 crèches privées de ce groupe sont déjà installées à Bruxelles. 

Pour des questions de sécurité et de respect des conditions de travail, les normes ONE et Kind & Gezin doivent être respectées et revues. Selon le PTB, la commune devrait engager un pool de réserve afin de pouvoir remplacer les absents dès le premier jour.

Ce n’est pas aux parents de payer le manque de puéricultrices. Les horaires d’ouverture doivent être aussi adaptés aux horaires de travail, notamment pour les parents dont le travail commence très tôt.

Enfin, des repas bios doivent être généralisés dans toutes les crèches à des tarifs abordables. La crise du Covid 19 a montré à quel point ces métiers de puéricultures sont essentiels. Pourtant, les travailleuses se sont retrouvées au front sans matériel de protection. Le manque de personnel se fait également sentir. Non seulement le nombre de places d’accueil doit augmenter, mais ces métiers doivent aussi être revalorisés pour être attractifs.

Afin d’augmenter le nombre de places en crèches publiques, nous exigeons que dans tout grand projet immobilier soit construite une crèche de taille moyenne. La commune doit pouvoir utiliser tous les leviers à sa disposition pour réduire les délais d’attente. 

Deux. Les loisirs et l’espace public

C’est en jouant que les enfants acquièrent non seulement de la motricité, mais aussi des aptitudes sociales. En ville, beaucoup d’enfants grandissent dans des appartements ou de petites maisons sans jardin. Il est donc important qu’ils puissent jouer gratuitement près de chez eux. C’est ainsi qu’ils se font des copains dans le quartier et que le lien entre le quartier et les enfants devient plus solide. Nous voulons qu’il y ait une aire de jeux à moins de 300 mètres pour chaque enfant de chaque quartier. 
Il n’est pas nécessaire pour cela que la commune « construise » partout des aires de jeux, elle peut aussi se montrer créative. Cela peut se faire par exemple en ouvrant des écoles de quartier pendant le week-end, mais aussi en aménageant des structures de jeu et d’activité comme certains parcours dans l’espace public. Créer un espace ludique est la première étape, mais sa bonne maintenance est la deuxième étape et elle aussi est importante.
Nous voulons que les habitants soient impliqués dans les choix d’aires de jeux pour les enfants.

Nous voulons également investir dans des stages sportifs et culturels moins onéreux pour les enfants pendant les vacances scolaires. Une famille avec trois enfants doit débourser à l’heure actuelle 180 euros par semaine pour des stages pour les moins chers. Cela pousse des familles, et principalement les femmes, à diminuer leur temps de travail pour s’occuper des enfants. L’accueil des enfants pendant les congés ne doit pas être un frein à l’émancipation.
Nous veillons également à faire entrer les académies au sein des écoles. Il est en effet difficile pour beaucoup de familles d’amener leurs enfants en pleine journée à une activité. Si les académies viennent à l’enfant au sein de l’école, le problème est résolu. C’est aussi une manière d’offrir de la culture au plus grand nombre d’enfants possible, sans distinction de classe sociale. 

Enfin, nous veillons à ce que l’aménagement de l’espace public réponde également aux besoins des enfants avec des rues sécurisées, des casse-vitesse en suffisance… Des fontaines d’eau seront également aménagées près des aires de jeux. 

Trois. Information et participation pour les enfants

La communication entre la commune et les enfants ou les jeunes pourrait s’améliorer. Les enfants et les jeunes trouvent naturellement important de réfléchir, eux aussi, à la commune où ils habitent. Il faut prendre au sérieux les idées et les réflexions des enfants. La citoyenneté n’est possible qu’à partir d’une confiance et d’un respect mutuels. La commune doit offrir, aux enfants et aux jeunes, différentes possibilités de participer à la gestion. Cela peut se faire par des enquêtes simples. 

La participation demande information et responsabilisation. Il faut continuer à investir dans les organisations d’enfants et de jeunes, tant bénévoles que professionnelles. Elles offrent aux enfants et aux jeunes un deuxième chez-soi, un environnement sûr pour être eux-mêmes, pour discuter de problèmes et découvrir de nouvelles choses. En information et participation, les enfants et les jeunes considèrent les animateurs socio-éducatifs comme des intermédiaires importants.

Nous prévoyons des recyclages réguliers, des formations et encadrements pour toutes les personnes concernées par l’accueil des enfants et des jeunes. Beaucoup d’organisations mentionnent que c’est un besoin urgent. Les bénévoles et les professionnels sont de plus en plus confrontés à des problèmes psychologiques, au racisme et ne savent pas trop comment y faire face.

Faire des enfants des citoyens à part entière passe aussi par les faire réfléchir et participer au sein des écoles. Des moments d’échanges, de discussions sur ce qu’ils voient autour d’eux sont nécessaires, de même qu’organiser des cours d’empathie, comme cela se fait au Danemark. Les enfants qui suivent ces cours apprennent à être attentifs aux autres et des études démontrent qu’ils sont alors meilleurs à l’école. Se préoccuper d’autrui est un excellent moyen de combattre aussi l’individualisme dans lequel nous pousse le capitalisme. 

Pour terminer, nous voulons que la commune obtienne le label UNICEF de « Ville amie des enfants ». Ce label est décerné aux villes et communes qui s’efforcent de faire appliquer tous les droits de l’enfant.