Une commune propre

Nous aspirons à une commune propre et agréable à vivre. En offrant des solutions collectives et accessibles, nous voulons rendre plus facile pour les Molenbeekois de se débarrasser correctement de leurs déchets et encombrants. Ainsi nous empêcherons que les rues deviennent sales. La commune peut jouer un rôle pour améliorer le traitement des déchets et empêcher la production de déchets inutiles. En retour, nous demandons aux Molenbeekois de respecter la collectivité et de faire l’effort d’utiliser les services mis à disposition. Si, malgré ces améliorations apportées, des actes antisociaux se produisent, des sanctions proportionnées et éducatives seront prises.

Ce que nous voulons

Un. L’infrastructure pour des rues propres

  • Nous mettrons en service un week-end par mois une déchetterie mobile dans chacun des 12 quartiers, pour permettre aux habitants d’y jeter leurs encombrants.
  • Nous installerons des poubelles à chaque coin de rue, devant chaque snack et épicerie, et elles seront vidées plus fréquemment pour prévenir les débordements.
  • À terme, nous voulons implanter des containers de tri sélectif enterrés dans chaque quartier, similaires à ceux déjà utilisés pour le verre. Ou à défaut des conteneurs aériens. 
  • Nous renforçons la collecte des encombrants en proposant un service communal réactif sur appel, ciblant les urgences comme les déménagements ou l'enlèvement d'appareils cassés.
  • Nous défendons auprès de la Région le maintien des deux collectes de sacs blancs et la mise en place de deux collectes des sacs poubelles orange.
  • Nous cherchons des moyens régionaux et fédéraux afin de pouvoir installer des toilettes publiques. En attendant, nous créons un réseau de commerces et associations où les gens peuvent utiliser la toilette gratuitement.

Deux. Un service public de propreté de qualité et respecté

  • Nous lancerons une campagne « je respecte la propreté de ma rue, je respecte mon balayeur de rue » pour sensibiliser au respect du travail lourd des ouvriers communaux et lutter contre les actes d’incivilités.
  • Nous investissons pour que le service de propreté ait du matériel, des vêtements et des vestiaires avec douches. Nous créons des locaux dédiés dans chaque quartier pour des interventions efficaces.
  • Nous renforçons la présence d’agents de propreté les week-end.
  • Nous cherchons les moyens régionaux ou fédéraux afin de rendre financièrement faisable une réduction du temps de travail (avec embauches compensatoires) à partir de 55 ans étant donné qu'il s'agit d'un travail physique lourd.
  • Nous miserons sur l’embauche de personnel communal avec des contrats stables pour assurer un travail de qualité. 

Trois. Sensibilisation et participation dans la propreté

  • Nous formerons des dizaines d’habitants dans les différents quartiers afin qu’ils deviennent ambassadeurs de la propreté. Ils seront les intermédiaires entre les services de propreté et les habitants, et encourageront les bonnes pratiques dans les espaces publics et parcs.
  • Nous créerons un numéro de téléphone unique, accessible par GSM et WhatsApp, pour permettre aux citoyens de signaler les déchets ou dépôts sauvages, et où les administrations peuvent tenir au courant si et quand le problème est résolu.
  • Nous embaucherons des agents de prévention à la propreté pour sensibiliser à la propreté et au respect de l’environnement, lors de journées « quartier propre », auprès des écoles, des habitants et des associations.

Quatre. Des sanctions adaptées contre ceux qui salissent

  • Nous introduisons des amendes lourdes afin de dissuader les entreprises de déverser illégalement leurs déchets industriels.
  • Nous sanctionnons les actes d'incivilité par des amendes ou des mesures réparatrices et éducatives. Une amende financière pourra être substituée par une participation active au nettoyage de leur quartier, en collaboration avec les services de propreté.

Cinq. Molenbeek sans déchets

  • Nous nous engageons à réduire le suremballage et l'usage des sacs plastiques dans les commerces, en ciblant prioritairement les supermarchés, et à encourager la vente en vrac. Nous soutenons l’instauration prévue d’une consigne sur les canettes et bouteilles en plastique, à l'instar de celles déjà en place pour les bouteilles en verre.
  • Nous placerons des fontaines d’eau potable dans tous les quartiers de la commune. En collaboration avec Vivaqua, nous lançons des campagnes de sensibilisation pour la consommation de l’eau du robinet pour réduire la consommation d’eau en bouteille, plus chère et moins écologique.
  • Nous soutiendrons les repair cafés, les marchés d’échange et de dons et les magasins de seconde main.
  • Nous exigerons des grandes surfaces qu’elles offrent leurs invendus à des associations venant en aide aux démunis. Le cas échéant, nous les sanctionnerons.   

Vision

Nous aspirons à une Molenbeek propre. Ce ne sera possible que par la collaboration entre services communaux de propreté et les Molenbeekois. Nous appelons à un pacte de propreté avec l'ensemble de la population de Molenbeek. L'idée est simple : nous améliorons et adaptons nos services et nos infrastructures, mais, en retour, chaque Molenbeekois s'engage à adopter un comportement responsable : éviter de jeter des déchets sur la voie publique, utiliser les poubelles mises à disposition et les services d'enlèvement des encombrants etc.

Nous sommes convaincus que ce changement d'approche doit avant tout partir des autorités publiques. Trop souvent, les services proposés ne correspondent pas aux besoins et à la réalité des Molenbeekois. Des appartements petits, peu d’espaces pour ranger des poubelles de tri, pour stocker temporairement des encombrants. Au lieu de stigmatiser les individus, nous voulons avant tout adapter nos services et infrastructures pour rendre la vie facile et propre aux Molenbeekois.

Ensuite, l'excuse « ce n'est pas de ma compétence » sert de prétexte pour éviter de prendre des responsabilités, en particulier en matière de propreté, qui relève à la fois du niveau communal et régional. Contre cela nous sommes déterminés à faire de notre commune le premier interlocuteur pour chaque citoyen en matière de propreté, indépendamment des questions de compétences techniques spécifiques ou de la nature des espaces publics concernés, qu'il s'agisse de rues, de parcs, ou d'autres domaines relevant de la compétence régionale ou autre. En outre, nous nous engageons à poursuivre et à renforcer la collaboration avec les communes limitrophes, car la propreté ne connaît pas de frontières et les défis environnementaux exigent une action coordonnée.

Cependant, il est capital de reconnaître que arriver à un Molenbeek propre nécessite un changement de mentalité profond, non seulement individuellement, mais aussi collectivement. La transformation souhaitée dépendra de l'engagement civique mais surtout de l’esprit de solidarité et de coopération au sein de la communauté. La propreté dans notre commune n’est pas seulement un enjeu de gestion publique, mais reflète aussi notre engagement commun envers le bien-être collectif et le respect de notre environnement partagé. Personne ne veut habiter dans une poubelle, personne ne veut que sa rue soit une poubelle.  Pour cela, nous encourageons donc une approche participative, où d’une part les initiatives communales pour la propreté sont soutenues et amplifiées par l'implication active des citoyens, et d’autre part les initiatives citoyennes pour la propreté sont soutenues et amplifiées par la commune. Des actions concrètes, des programmes de sensibilisation, sont autant de moyens par lesquels chaque Molenbeekois peut contribuer à l'effort collectif. 

En parallèle, pour assurer l'efficacité de ce pacte, un canal de communication direct sera établi entre les habitants et l'administration. Ce lien permettra de recueillir les retours et suggestions des citoyens, qui seront cruciaux pour affiner et perfectionner notre action. Cette démarche collaborative est fondamentale pour que le pacte de propreté soit dynamique et réellement adapté aux besoins de la communauté.

Comme dans tout accord, le non-respect de ce pacte de propreté entraînera des sanctions. Nous croyons fermement à l'importance de la prise de conscience environnementale, mais aussi à la nécessité d'instaurer des sanctions équitables pour garantir le respect de notre environnement commun. Ces sanctions ne seront pas conçues comme des mesures punitives arbitraires, mais plutôt comme des outils éducatifs et correctifs, intégrés dans un cadre plus large de responsabilisation et de participation citoyenne. L'objectif n'est pas de pénaliser ou de faire rentrer de l’argent dans les caisses communales, mais d'encourager les comportements respectueux de l'environnement et le respect des normes communales. Cela aidera à réduire les coûts pour la commune et à soutenir le travail essentiel de nos équipes de propreté.

Le pacte propreté ne pourra se concrétiser que si nous protégeons nos services publics contre la tendance à la privatisation à tout prix, et si nous les renforçons, notamment en termes d'infrastructures et de personnel. Notre vision considère la propreté non pas comme un service à acheter, mais comme un droit fondamental pour tous les Molenbeekois. Concrètement : 

  • Nous nous opposerons  à la logique du « coût-vérité », un principe déjà en vigueur en Région wallonne et qui gagne du terrain en Région Bruxelles-Capitale, voire à Molenbeek. Par exemple, avec ce principe, plus vous produisez de déchets, plus vous payez par poids pour leur gestion. En individualisant ainsi la responsabilité, cette logique déresponsabilise les sociétés et commerces. Sous un tel régime, la gestion des déchets deviendrait plus chère pour les habitants, ne faciliterait pas la vie des Molenbeekois et compromettrait l'accès équitable aux services essentiels. 

Finalement la logique « coût-vérité » prépare aussi la privatisation des services publics par la voie de la libéralisation du marché des déchets. Nous trouvons que la propreté et l’impact que nous laissons sur l’environnement sont trop importants pour que nos services communaux agissent comme une société privée. 

  • Nous lutterons pour que tout le cycle de la gestion des déchets reste aux mains de la collectivité et nous ferons pression pour que l’Agence Bruxelles Propreté (ABP) soit la seule entreprise à gérer tous les déchets au niveau régional avec la création de nouveaux emplois. Ainsi, l’ABP financée par des impôts justes, pourra assurer des collectes gratuites pour les Bruxellois et bon marché pour les commerces. Par contre, nos encombrants et autres déchets en Belgique sont souvent traités par Veolia, grande multinationale spécialisée dans la gestion de services collectifs. Son site vante un « chiffre d’affaires de 800 millions d’euros, 3,4 millions de tonnes de déchets traitées, 290 MW de capacité de production électrique et 5,5 millions de m3 de biogaz produits ». En d’autres termes, nos déchets représentent des millions d’euros pour  des acteurs comme Veolia. Il y a donc de l’argent pour le tri et les déchets, sauf qu’avec Veolia, il va aux actionnaires. Dès lors, pourquoi les citoyens doivent-ils payer pour leurs déchets ? Et si on inversait cette logique du « tout au privé » ? Garder les services importants comme la santé, l’énergie et la propreté aux mains du public, voilà ce qui nous permettrait d'assurer un bon service sur lequel nous avons le contrôle. 

Avec une approche globale, des principes forts et une mobilisation collective, nous pouvons faire de nos rues un espace propre et accueillant pour tous et toutes.

Un. L’infrastructure pour les rues propres

Nous voulons simplifier la gestion des déchets par un service de proximité. La gestion des déchets dans une commune impacte directement la qualité de vie des habitants. Aujourd’hui, le sous-investissement des communes empêche de mener une gestion des immondices qui réponde aux besoins de la population. Odeurs nauséabondes, dépôts clandestins, déchets qui jonchent le sol, c’est le quotidien de nombreux Bruxellois. Non seulement cela procure un sentiment d’inconfort et d’insécurité, mais il est aussi question de santé publique. Nous proposons tant pour les ordures que pour les encombrants des solutions concrètes. 

Pour la collecte des encombrants, nous proposons plusieurs modalités : (a) déchetteries mobiles et (b) enlèvement à domicile

Les dépôts clandestins d'encombrants en milieu urbain à Molenbeek témoignent de différentes contraintes auxquelles sont confrontés les habitants. Face à des déménagements réguliers, les résidents de Molenbeek se trouvent souvent dans la nécessité de revoir l'aménagement de leurs habitations. L'absence d'espaces de stockage, combinée à la prédominance de meubles à durée de vie limitée, conduit à une production accrue de déchets. Le manque d'options de transport pour éliminer ces encombrants peut parfois exacerber la situation, favorisant les dépôts sauvages. Pour combattre les dépôts sauvages, nous renforçons notre initiative de pacte de propreté : d'un côté, nous améliorerons les services communaux dédiés à l'enlèvement des encombrants et ferons pression sur l'agence régionale pour accroître son efficacité ; en revanche, nous attendons des citoyens qu'ils prennent part activement à cette démarche en adoptant des comportements responsables.

(a) Nous voulons que la commune renforce son engagement pour le déploiement des déchetteries mobiles. Actuellement, le système MON Recyparc mobile, fruit d'une collaboration entre la région et la commune, rencontre des problématiques majeures. Malgré le volontariat de Molenbeek pour sa mise en place, la fréquence des interventions et la communication autour de celles-ci ne sont pas à la hauteur des enjeux. En ce qui concerne la fréquence, pour l'année 2023, seulement 21 interventions ont eu lieu à Molenbeek (une commune de près de 100 000 habitants, comme Louvain ou Mons). Et surtout, ces parcs sont disponibles qu’en semaine, ce qui rend parfois compliqué pour les gens qui travaillent. À l'heure actuelle, la communication autour de ces services est sporadique et imprévisible, rendant difficile pour nos concitoyens de connaître et d'anticiper leur mise en place. Avec notre proposition, cette imprévisibilité prendra fin. Nous voulons allouer des ressources communales et exercer une pression au niveau régional afin d'obtenir un service qui garantisse un déploiement systématique de déchetteries mobiles dans chacun des 12 quartiers de Molenbeek, à fréquence mensuelle. Et avec au moins un jour en week-end, par exemple chaque premier dimanche du mois, sans frais pour les citoyens. Nous envisageons d'augmenter la fréquence des interventions pour atteindre 144 sessions de collecte annuelles (12 déchetteries mobiles en action si possible simultanément, chaque mois). L’objectif est de faciliter le quotidien des gens qui veulent se débarrasser de leurs encombrants ou de matériaux spécifiques sans devoir se rendre jusqu’à une déchetterie régionale qui demande une voiture et  du temps. Avec notre proposition, chaque Molenbeekois habitera à moins de 500 m d'une déchetterie mobile. Les personnes ne disposant pas de voiture ou de camionnette pour parcourir la distance qui les sépare de la déchetterie mobile mensuelle peuvent se rendre au point de déchetterie pour emprunter une charrette à bras.

Nous savons que cette proposition est ambitieuse, c’est pour cela que nous voulons d’abord passer à une phase test dans un quartier pilote de Molenbeek. L'objectif de cette phase expérimentale est de mesurer l'efficacité de la déchetterie mobile, son impact sur le comportement des habitants et d'évaluer sa capacité à répondre aux besoins spécifiques de la communauté. Nous sélectionnerons un quartier représentatif, en tenant compte de la diversité démographique et des défis environnementaux propres à Molenbeek.

(b) La situation est similaire pour les services d'enlèvement à domicile. Actuellement, à Molenbeek il n'existe pas de service d'enlèvement des encombrants spécifiquement communal, et les prestations régionales, bien qu'essentielles, présentent des difficultés : 

  • le temps d'attente pour joindre le service par téléphone est déjà un premier obstacle; 
  • la prise de rendez-vous peut s'avérer longue ; 
  • il faut aussi prévoir un espace pour le stationnement du camion de ramassage devant le domicile pendant la durée du chargement ; 
  • la présence du résident est requise durant  le ramassage, qui est prévu dans une plage qui peut s'étendre jusqu'à six heures. 

On pourrait prendre exemple de la Ville de Bruxelles qui offre déjà ce service à ses résidents. Les personnes qui font une demande peuvent placer leurs encombrants sur le trottoir devant leur domicile dès 20h la veille de leur rendez-vous. Ils reçoivent également une étiquette à fixer sur leurs objets encombrants, garantissant ainsi que ces derniers soient reconnus comme faisant partie du service de ramassage et non comme un dépôt illégal. De plus, les demandeurs n'ont pas besoin d'être présents lors du passage des équipes communales. Ce service sera spécialement conçu pour répondre rapidement aux situations urgentes que rencontrent les habitants, telles que les déménagements ou la nécessité d'enlever des appareils électroménagers cassés. En facilitant l'accès à ce service, nous visons à réduire le stress et les désagréments associés à ces moments critiques. Par exemple, lors d'un déménagement, les résidents pourront facilement se débarrasser de meubles ou d'autres objets encombrants sans tracas. De même, en cas de panne d'un gros appareil électroménager, comme un réfrigérateur ou une machine à laver, le service permettra une élimination rapide et sécurisée de l'appareil, évitant ainsi l'accumulation d'encombrants.

Pour la gestion des déchets, nous proposons (a) l'installation de conteneurs enterrés, (b) l'ajout de poubelles de rue, et (c) le maintien des deux collectes hebdomadaires de sacs poubelles blancs, tout en augmentant les collectes des sacs poubelles oranges à deux fois par semaine.

  1. a) Pour lutter contre la saleté présente partout, il faut investir dans des infrastructures qui répondent aux besoins des gens. Nous voulons des conteneurs enterrés avec tri sélectif dans chaque quartier. Ainsi chaque habitant pourra se débarrasser de ses déchets ménagers, à l'image de ce qui est déjà en place pour les conteneurs à verre. Si l'installation de conteneurs enterrés n'est pas possible dans certains quartiers, nous envisagerons comme alternative des conteneurs aériens. Ces conteneurs seront conçus pour être à la fois pratiques et esthétiques, s'intégrant harmonieusement dans l'environnement urbain tout en offrant une solution efficace pour la gestion des déchets. Si des capitales européennes telles que Lisbonne ou Amsterdam, ainsi que des communes voisines comme Anderlecht, ou même certains quartiers de Molenbeek comme Tour et Taxi, peuvent en bénéficier, alors tout Molenbeek devrait pouvoir en jouir également. Ces aménagements proches des citoyens, à moins de 100 mètres, éviteraient des dépôts clandestins un peu partout dans la commune et permettraient aux habitants de se débarrasser de leurs déchets quand ils le souhaitent en dehors des jours de collecte. Des expériences étrangères montrent qu’on peut stimuler aussi le tri, en offrant des compensations pour trier. À Istanbul, les habitants peuvent gagner des chèques repas par X kg de tri. Et cela fonctionne.
  1. b) La problématique des déchets s'étend également à ceux générés suite à des consommations hors domicile. En effet, chaque espace de rassemblement ou de convivialité s'accompagne souvent d'une consommation, qu'il s'agisse de boissons, de nourriture ou autres. Souvent on constate dans nos rues gobelets, emballages et papiers. Nous envisageons d'installer des poubelles à chaque coin de rue, devant chaque snack, épicerie, et tout autre lieu de rassemblement populaire (parcs, squares ou autres). Ces poubelles pour les petits déchets seront vidées fréquemment pour éviter tout débordement. En effet, les habitants remarquent que les poubelles dans les espaces publics débordent, ou qu'il y a un déficit de ces dispositifs dans certains secteurs. Cependant, à Zelzate, où le PTB est  présent dans la majorité  communale, le nombre de poubelles publiques a connu une augmentation, et cela est grandement apprécié par les citoyens.
  1. c) Bien conscient de notre rôle au niveau local et malgré les compétences régionales, nous prendrons les mesures nécessaires pour contrer la réforme régionale qui veut réduire le ramassage des déchets à une seule fois par semaine. Notre objectif est clair : nous voulons  conserver  2 collectes par semaine de sacs poubelles blancs et orange. Pour nous garder 4 sacs poubelles toute la semaine dans sa cuisine : c’est juste impossible car nos cuisines ne sont pas des poubelles, et que de nombreux Molenbeekois, vu le prix des logements, habitent petit et ne disposent pas d’une pièce permettant d’entreposer poubelles et autres encombrants ! 

Cette gamme de services mettrait en place les conditions nécessaires pour que se débarrasser des encombrants ne soit plus un parcours du combattant pour les habitants, évitant ainsi qu'ils ne soient déposés illégalement dans la rue.

Deux. Un service public fort de propreté

Nous lancerons la campagne de sensibilisation « Je respecte la propreté de ma rue, je respecte mon balayeur de rue ». Le but principal de cette campagne est de sensibiliser le public au respect des ouvriers des services communaux, et en particulier des balayeurs de rue, valorisant ainsi leur travail essentiel dans notre communauté. Ces travailleurs jouent un rôle essentiel dans le maintien de la propreté et de l'ordre de nos espaces publics, souvent sans la reconnaissance qu'ils méritent. Cette campagne se veut une réponse directe aux actes d'incivilité qui nuisent non seulement à l'environnement urbain, mais aussi au moral des ouvriers communaux. En éduquant le public sur les défis et les difficultés auxquels ces travailleurs sont confrontés, nous espérons encourager un comportement plus respectueux et responsable envers l'environnement urbain.

Il va de soi que tout travailleur pourra accomplir peu s'il est mal équipé. Après avoir fait un état des lieux du parc des machines, qui est déjà problématique, nous souhaitons également investir dans du matériel efficace et à l'avant-garde qui améliore les conditions de travail du personnel et rend le travail de nettoyage plus efficace, comme dans plus d’aspirateurs de rue électriques. En collaboration avec les représentants syndicaux, nous veillerons à ce que le personnel soit correctement équipé et formé selon les besoins et les défis que rencontre la commune en matière de propreté publique.  Dans ce cadre, nous voulons  ouvrir dans la commune des locaux « propreté » dans chaque quartier afin que le personnel puisse s’y rendre s’il constate un problème et puisse se munir du matériel nécessaire rapidement. En rapprochant les outils et les ressources des lieux d'intervention, nous réduisons les temps de déplacement et améliorons la réactivité de nos équipes.

Afin d'améliorer la propreté de notre commune, surtout pendant les week-ends, périodes où l'affluence dans les espaces publics est plus importante, nous renforcerons la présence d'agents de propreté. Il est reconnu que les activités de loisir et les rassemblements durant les week-ends peuvent entraîner une augmentation des déchets et de la saleté dans les rues et les parcs. En conséquence, augmenter le nombre d'agents de propreté durant ces jours cruciaux permettra de maintenir un environnement propre et accueillant, bénéfique tant pour les résidents que pour les visiteurs. 

Des infrastructures sans travailleurs ne servent pas à grand- chose. On a besoin des travailleurs de la propreté qui soient dans de bonnes conditions de travail pour faire tourner la machine. Nous ne voulons pas seulement améliorer le quotidien des habitants dans leur gestion des déchets, mais aussi celui des travailleurs. Assurer des rues propres, y compris les week-ends,  demande un investissement important en termes d’infrastructures mais aussi d'un personnel équipé, formé et stable. Nous savons que cela a un coût mais c'est un choix qu'on assume : nous voulons investir dans un service public, pour garantir plus d’emploi stable et de qualité. 

Il est crucial d'investir dans le recrutement et la formation dans le secteur public. Nous visons non seulement à augmenter le nombre d'employés pour le service de propreté publique, mais aussi à offrir davantage d'emplois de qualité. Face à la précarité engendrée par des contrats temporaires et sans avenir professionnel (CDD, art.60, etc.), nous privilégierons l'embauche de personnel communal avec des contrats stables afin de garantir un travail de qualité, une formation approfondie et une perspective d’avenir. C'est pourquoi nous mettons un point d'honneur à réformer les pratiques d'embauche au sein de notre commune. La précarité de l'emploi ne constitue pas une solution aux problèmes de sous-effectif, mais en fait partie. La commune en est consciente et l'a admis ouvertement : avec un effectif constamment réduit, les tâches de nettoyage ne peuvent être effectuées au rythme nécessaire pour gérer correctement l'accumulation des déchets. 

Le métier des travailleurs de la propreté est lourd. En effet, la réalité de ce travail quotidien est une sollicitation constante du corps, avec des charges lourdes à manipuler, des mouvements répétitifs, des contraintes posturales, sans compter les risques d'exposition aux déchets et aux conditions climatiques variées. Conscient de cette exigence, nous proposons de réduire le temps de travail à partir de 55 ans. En effet, il est crucial de prendre en compte la pénibilité de ce métier et d'adapter les conditions de travail en conséquence, pour préserver la santé de ces travailleurs essentiels. Cette mesure permettra non seulement de garantir une meilleure qualité de vie à nos travailleurs en fin de carrière, mais aussi d'assurer une continuité dans la qualité du service rendu aux citoyens. Cette mesure diminuera le taux d'absentéisme et aidera à organiser le service. Pour accompagner cette réduction du temps de travail, nous mettrons en œuvre des embauches compensatoires. Cela permettra de maintenir un effectif suffisant pour répondre aux besoins de la collectivité tout en offrant de nouvelles opportunités d'emploi. En mettant en place cette mesure, nous faisons le choix d'une gestion respectueuse des réalités du terrain. 

Trois. Sensibilisation

La sensibilisation des citoyens passe inévitablement par une bonne communication. Actuellement, l'information relayée concernant la propreté laisse à désirer, et ce déficit de communication est aussi préoccupant que le manque de personnel. Afin de résoudre ces problématiques, nous projetons de déployer une série de mesures concrètes.

La force de l’exemple nous amène à proposer plusieurs initiatives qui impliquent directement la population, comme les journées « quartier propre ». Ces journées, planifiées régulièrement, seront des occasions privilégiées pour rassembler les habitants autour d'une cause commune : la propreté de leur quartier. Elles ne seront pas uniquement axées sur le ramassage des déchets, mais seront également des moments d'éducation, de partage et de cohésion sociale. Les associations et comités de quartier déjà engagés dans la quête d'un Molenbeek plus propre seront intégrés tout au long du processus.

Nous envisageons de former des dizaines d’ambassadeurs de la propreté, idéalement 10 par quartier. Ces ambassadeurs, habitants des quartiers, seront le lien entre les services de propreté et les habitants, aidant à sensibiliser la population aux bonnes pratiques en matière de propreté dans les espaces publics et les parcs. Mais aussi qu’ils fassent du porte-à-porte dans certains quartiers où l’on rencontre le plus de problèmes. 

Nous tenons à disposer d'une vision claire et complète de la situation de la propreté à Molenbeek. Afin d'y parvenir, nous envisageons de mettre en place un numéro de téléphone dédié, accessible via GSM, permettant à chaque citoyen de signaler directement par WhatsApp – l’application de communication la plus répandue et facile d'utilisation actuellement – toute présence de déchets ou dépôts sauvages dans les rues. Il est essentiel de simplifier les procédures de signalement d'un problème : instaurer un numéro unique pour centraliser toutes les réclamations, raccourcir les temps d'intervention et assurer un retour d'information aux citoyens sur le suivi de leurs plaintes.

Grâce à ces initiatives, nous inciterons les habitants de Molenbeek à devenir des acteurs actifs de la propreté urbaine, jouant un rôle crucial en venant en aide aux services communaux, sans pour autant chercher à les remplacer. Cette participation citoyenne permet non seulement d'améliorer la propreté de notre commune, mais elle garantit également une approche équitable et transparente dans la distribution des services de propreté, indépendamment des quartiers. Cela est d'autant plus important que nous rejetons fermement toute forme de clientélisme qui favoriserait certains quartiers sur d'autres, que ce soit pour des raisons politiques ou en raison de leur plus grande visibilité. En ayant des citoyens engagés et vigilants dans tous les quartiers, nous nous assurons que les services de propreté sont dispensés de manière juste et équitable, sans considération de popularité ou d'influence. Hors de question de bouleverser le planning des services  pour faire plaisir à tel ou tel quartier. Ainsi, chaque partie de Molenbeek, qu'elle soit habitée par des résidents de longue date ou par de nouveaux arrivants, bénéficiera de services publics de qualité égale. Cette solidarité citoyenne est la clé pour garantir un Molenbeek unifié, sans discrimination ni favoritisme.

Nous visons à fournir un service dédié à la prévention et à l'éducation en matière de propreté. Nous avons besoin de plus de personnel pour mener à bien cette importante mission de sensibilisation. C'est pourquoi nous envisageons de recruter des agents de prévention spécialisés en propreté dont le rôle sera étroitement lié à une vaste campagne de sensibilisation, s'adressant à tous les niveaux de la société. Nous envisageons des animations pédagogiques dans toutes les écoles communales dès la maternelle. Des ateliers ludiques, des jeux et des programmes éducatifs seront mis en place pour leur faire comprendre l'importance de protéger notre environnement. Pour les adultes, notre objectif est de rappeler les bonnes pratiques et de fournir des informations pertinentes. Nous prévoyons une campagne d'affichage, l'organisation d'ateliers de formation, ainsi que des rencontres avec les habitants pour écouter leurs préoccupations et répondre à leurs questions. Mais il n'y a rien de mieux pour sensibiliser que de montrer l'exemple.

Quatre. Des sanctions adaptées contre ceux qui salissent

Le respect de notre environnement local est essentiel pour assurer une qualité de vie optimale à tous nos concitoyens. C'est pourquoi nous insistons sur la mise en place de sanctions adaptées à l'encontre de ceux qui dégradent notre cadre de vie. 

Les entreprises qui se livreront à des rejets illicites de déchets industriels seront lourdement sanctionnées financièrement. Dans une période telle que celle que nous traversons actuellement, où le consommateur est souvent pointé du doigt comme étant à la fois la cause des problèmes écologiques et la clé de leurs solutions, il est facile d'oublier que les producteurs et leurs modes de production représentent une part substantielle de la responsabilité. Certains d'entre eux, cherchant à réduire les coûts liés à la gestion des déchets, peuvent être tentés de déverser les résidus de production dans nos rues. Parmi les déchets, on note une prédominance des déchets ménagers et ceux liés à la consommation sur place, mais ce sont les matériaux liés aux chantiers qui s'avèrent être une source considérable de détritus, se classant au troisième rang en termes de volume.

De sévères amendes seront instaurées pour les dissuader de ces comportements irresponsables et pour compenser les dommages causés à la commune. Mais notre approche ne vise pas qu’à pénaliser les gérants de PME. Au contraire, nous désirons les soutenir dans leur transition vers des pratiques plus durables et responsables. Notre objectif est double : concilier le développement économique avec la préservation de notre environnement et le bien-être de l'ensemble de nos concitoyens.

D'autre part, comme déjà mentionné, des particuliers pourront continuer à faire  preuve d'incivilité malgré toutes les infrastructures mises en place. . Pour faire face à certaines incivilités, les politiques traditionnelles misent sur les sanctions administratives et les caméras de surveillance. Une logique répressive qui est souvent inefficace et injuste. Ce que nous proposons pour ces personnes qui nuisent à la propreté de nos espaces communs, c’est la possibilité de remplacer les amendes par une sanction réparatrice.

Notre approche se distingue par la mise en place d'un système de sanctions qui sont à la fois réparatrices et éducatives. Les amendes peuvent avoir un rôle dissuasif, mais plutôt que d’appliquer des sanctions financières, nous voulons amener les contrevenants à prendre conscience de la valeur de la propreté et de l'effort nécessaire pour la maintenir. Ils seront donc conviés à collaborer étroitement avec les services de propreté de la commune afin de donner leur contribution à la qualité des espaces urbains. Ces sanctions sont parfois nommées “prestations citoyennes”.  Grâce à cette démarche, nous visons non seulement à assurer la propreté de notre commune, mais également à tisser des liens de solidarité entre les habitants et les équipes chargées de la propreté.

Cinq. Molenbeek sans déchet

Dans le cadre de notre engagement envers un environnement plus sain et une communauté plus solidaire, nous avons défini plusieurs actions clés pour améliorer la vie dans notre commune. Ces mesures visent à réduire l'impact écologique de nos habitudes quotidiennes et à soutenir les initiatives locales qui contribuent à un mode de vie plus durable et inclusif. Nous croyons fermement que des changements positifs et tangibles sont possibles à travers ces initiatives. 

Nous voulons nous attaquer au suremballage dans les commerces. Les déchets les moins polluants sont ceux qui ne sont pas produits. Aujourd’hui, une quantité énorme d’emballages sont produits alors qu’ils ne sont pas nécessaires pour la consommation. Le plastique est un véritable fléau pour notre planète, une quantité aussi vaste qu’un continent se trouve en mer et détruit tout un écosystème. La lutte contre le plastique commence à notre échelle.

Nous voulons nous attaquer au suremballage dans les supermarchés. Aujourd’hui, il est facile de trouver un emballage par fruit ou légume. Nous voulons interdire l’emballage individuel, superflu et obliger l’utilisation d’emballages recyclables. Nous soutenons l’instauration prévue par la Région (en collaboration avec les 2 autres régions) d’une consigne sur les bouteilles en plastique et les canettes, à l'instar de ce qui est fait pour les bouteilles en verre. Nous encouragerons une gestion plus responsable et écologique de ces emballages, contribuant ainsi à protéger notre environnement.

Enfin, en plaçant des fontaines d’eau potable dans tous les quartiers de Molenbeek, nous voulons aussi inciter les habitants à boire davantage d’eau, tout en utilisant des contenants réutilisables (comme des gourdes par exemple). En collaboration avec Vivaqua, nous lancerons des campagnes de sensibilisation pour éduquer les citoyens sur les avantages de l'eau du robinet, non seulement pour leur santé mais aussi pour l'environnement.Ce partenariat vise également à réduire la consommation d’eau en bouteille plastique, ce qui aura un impact significatif sur la réduction des déchets plastiques dans la région. En rendant l'eau potable plus accessible et en éduquant le public, nous espérons instaurer un changement durable dans les habitudes de consommation d'eau à Molenbeek, contribuant ainsi à une communauté plus saine et un environnement plus propre.

Nous voulons développer l’économie circulaire. Aujourd’hui, une grande quantité d’objets est jetée alors qu’ils pourraient encore être utilisés. D’abord, les multinationales ont développé « l’obsolescence programmée ». C’est une stratégie qui vise à « mettre à la retraite » plus rapidement les biens de consommation pour forcer les consommateurs à racheter du neuf. Cette logique de consommation profite aux grandes entreprises pour que les gens continuent à acheter de nouveaux produits. Mais cette pratique ne sert ni les portefeuilles des ménages ni notre environnement. Pour répondre à cela nous proposons que la commune stimule la création d’ateliers de réparation (repair cafés). Cela peut créer de l’emploi et servir la population. Nous voulons aussi mettre en place différentes mesures pour mieux recycler et pouvoir réutiliser des objets qui semblent obsolètes.

Enfin, comme dans d’autres villes, Molenbeek doit exiger des grandes surfaces qu’elles livrent leurs invendus à des associations venant en aide aux démunis plutôt que de les transformer en déchets en les jettant. Pour garantir leurs profits, les grandes surfaces jettent jusqu’à un tiers de leurs marchandises, alors que des milliers de personnes n’ont pas de quoi manger. Le cynisme du capitalisme ne peut pas être plus clair. La plupart de ces invendus pourraient pourtant encore être consommés. La solution proposée est une solution à court terme et vise à éviter ces pratiques des grandes surfaces.

Pour assurer le respect de cette directive, les grandes surfaces qui ne se conformeront pas à ces exigences seront soumises à des amendes significatives. Mais pour le PTB, c’est bien sûr à la source de ce problème qu’il faut s’attaquer : en éradiquant la pauvreté, et en supprimant la recherche effrénée de profits des multinationales.