Une commune qui soigne la santé de ses habitants
Aucun secteur ne s’appuie autant sur le travail humain que le secteur des soins de santé. Jour après jour, des milliers de personnes se donnent à fond pour soigner les patients. L’accessibilité aux soins de santé est un droit fondamental. Pourtant, beaucoup de personnes sont obligées de postposer leur visite chez le médecin pour des raisons financières. Le nombre de maisons médicales ne permet pas encore de couvrir l’ensemble de la commune. Dans les hôpitaux, et services de deuxième ligne, les listes d’attente sont souvent longues, ce qui renforce la médecine à deux vitesses. Nous voulons mieux pour Molenbeek. C’est pourquoi nous stimulons la création de maisons médicales dans chaque quartier et mettons au centre la prévention.
Ce que nous voulons
Un. Une maison médicale dans chaque quartier et des soins de première ligne pour tous
- Nous voulons augmenter considérablement le nombre de Molenbeekois qui ont une place dans une maison médicale.
- Nous avons besoin de nouvelles maisons médicales, avec une attention particulière pour le haut de Molenbeek.
- Nous stimulons la création des maisons médicales gratuites, soutenons le passage au forfait et favorisons le passage à des équipes interdisciplinaires.
- Nous favorisons l’installation de praticiens conventionnés (dentistes, kinés, psychologues, infirmiers, diététiciens…). Nous augmentons la liste des praticiens qui acceptent la convention CPAS.
- Nous soutenons l’organisation d’une concertation et la coordination des différents acteurs de santé communaux.
- Nous voulons un assistant social gratuit et accessible dans chaque quartier pour aider la population dans ses démarches et dossiers socio-médicaux.
- Nous investissons dans la création d’une haute école pour infirmières et infirmiers équipée d’une crèche pour permettre à toutes et tous d’y étudier.
Deux. Mieux vaut prévenir que guérir
- Nous investissons dans un centre de prévention qui initie, coordonne le travail de prévention et promotion santé participative, avec les acteurs socio-médicaux de terrain. Le centre réalise des études de terrain et cartographie les problèmes de santé des habitants.
- Nous formons 1000 ambassadeurs de la santé qui font de la prévention et promotion de la santé dans leurs réseaux et associations. Nous favorisons la création de liens sociaux au sein de la commune.
- Nous optons pour une campagne au sein de chaque école sur la nourriture saine en offrant des repas chauds et sains pour tous les élèves.
- Nous soutenons l’accès à des activités sportives gratuites au moins une par semaine pour chaque enfant.
- Nous optons pour une sensibilisation organisée par la commune sur la prévention médicale : dépistage, vaccination, contraception…
Trois. Des centres de santé mentale et initiatives en suffisance
- Nous organisons une large campagne de sensibilisation et de prévention dans les écoles et associations de jeunes des formations afin de briser le tabou sur la santé mentale. Parce que parler est généralement plus efficace qu’avaler des pilules.
- Nous favorisons l’installation et l'intégration de nouveaux psychologues via la collaboration avec les praticiens déjà installés de première ligne.
- Nous investissons dans les centres de santé mentale.
- Nous œuvrons pour que la langue ne soit plus une barrière pour les soins de santé mentale.
- Nous accordons une attention particulière aux personnes qui ont le plus de difficultés à consulter en psychothérapie, par exemple en impliquant des experts du vécu et médiateurs interculturels.
- Nous élargissons les projets-pilotes entre maisons médicales et centres de santé mentale qui permettent à des psychologues de consulter ponctuellement dans les maisons médicales. Nous rendons cette collaboration structurelle.
Quatre. Personne ne sera laissé de côté
- Nous rendons les médicaments moins chers en négociant des meilleurs prix via une centrale d’achat pour les pharmacies, maisons de repos, maisons médicales, etc.
- Nous assurons l’autonomie des personnes âgées et le soutien des aidants proches via des visites à domicile prises en charge par la commune. Nous renforçons le tissu social pour lutter contre l’isolement.
- Nous mettons en place la gratuité et l’accessibilité des protections hygiéniques dans toutes les écoles et dans les bâtiments administratifs et communaux.
- Au CPAS nous réinstaurons le conseil des médecins et pharmaciens auprès du CPAS et maintenons le Home Arcadia entièrement dans les mains publiques du CPAS.
- Pour garantir un accès effectif à la première ligne de soins, nous optons pour l’usage généralisé et harmonisé de la carte santé par tous les CPAS bruxellois.
- Nous plaidons pour simplifier et harmoniser la procédure d’Aide Médicale Urgente pour les travailleurs sans papiers sur toute la région. Nous supprimons toute paperasse superflue.
- Nous voulons que le CPAS Molenbeek utilise la liste D comme dans toutes les autres communes et ne restreigne plus la liste D à 300 médicaments aux personnes ayant droit à l'Aide Médicale Urgente.
Cinq. Aide et soutien face aux dépendances
- Nous optons pour une campagne de sensibilisation organisée par la commune sur les dangers et la prévention de la drogue. Nous voulons un plan de prévention anti-abus de drogues dans les écoles de la commune ainsi que des séances d’informations sur le protoxyde d’azote dans les écoles.
- Pour les personnes dépendantes, nous mettons en place des aides encadrées pour les soutenir et pour les accompagner dans l'arrêt de leur dépendance.
- Les centres de consommation supervisée permettent de diminuer le trafic de stupéfiants et d’aider les personnes avec une dépendance. C’est pourquoi nous soutenons la création d’une salle de consommation à moindre risque dans notre commune.
- Grâce aux agents communautaires, nous créons du lien avec les personnes ayant des dépendances pour les aider à trouver des activités et du lien social.
Six. Des services de soin proactifs et adaptés aux personnes LBGT+
- La commune soutient la création d’un centre de dépistage rapide des Maladies Sexuellement Transmissibles (via des associations de terrain spécialisées ou des maisons médicales).
- L’information concernant la PrEP (traitement préventif contre le VIH) doit être distribuée aux travailleurs de la santé et au public.
- Le service prévention de la commune doit participer activement aux campagnes d’information, de sensibilisation et de dépistage autour des infections touchant plus fortement les personnes LGBT+.
- La spécificité des séniors LGBT+ doit être prise en compte, au niveau de l’accompagnement médico-social, des soins à domicile, mais aussi des soins maisons de repos.
Vision
Notre pays a construit un excellent secteur de soins de santé financé par les cotisations solidaires à la sécurité sociale. Mais l’accessibilité à nos soins de santé se dégrade et les économies et la privatisation à tous les niveaux du pouvoir entraînent un manque de moyens pour beaucoup d’établissements de soins et une offre décroissante dans plusieurs domaines. Pas tous les Bruxellois sont égaux face à la santé ou la maladie. Dans les quartiers populaires de Bruxelles, l’espérance de vie chute de 5 ans, comparée aux quartiers plus aisés. En Région bruxelloise, et à Molenbeek en particulier, on compte de plus en plus de personnes qui ne peuvent avoir accès aux soins de santé nécessaires faute de moyens ou qui se heurtent à des listes d’attentes. Selon une étude Solidaris, 4 Bruxellois sur 10 doivent reporter des soins pour des raisons financières. Les besoins sont grands, les besoins sociaux augmentent et le vieillissement de la population signifie une augmentation de la demande de soins.
Un. Une maison médicale dans chaque quartier
Le modèle des maisons médicales de quartier gagne en popularité. Ce sont des maisons médicales où les patients ne payent pas le médecin traitant. C’est le modèle appliqué par le PTB à travers Médecine pour le Peuple, notamment à Molenbeek depuis plus de 20 ans. Sous la pression de la première ligne, le ministre Maron a dû agréer de nouvelles maisons médicales à Bruxelles. Malheureusement ses efforts ne répondent pas du tout encore aux besoins de la population Bruxelloise.
Pour diminuer les inégalités et augmenter l’accessibilité des soins, la généralisation des maisons médicales au forfait doit devenir une priorité. Par quartier, nous voulons mettre tous les acteurs autour d’une table pour examiner ce qui est possible.
À Molenbeek, beaucoup de quartiers n’ont toujours pas un tel centre médical gratuit (au “forfait”). Surtout le Haut de Molenbeek en a très peu. Nous plaidons dès lors pour le financement des infrastructures de première ligne, avec une attention particulière dans le Haut. Nous voulons apporter le soutien de la commune lors du démarrage de nouvelles maisons médicales et investir dans des structures pour faciliter la création de nouvelles maisons médicales.
Ces nouvelles maisons médicales s’avèrent également nécessaires pour absorber le manque menaçant de médecins traitants dans la Région. Avec 1,23 médecin traitant par mille habitants, Bruxelles est encore au-dessus de la norme nationale qui est de 0,9 médecin pour mille habitants. Mais près de 45 % de ces médecins ont plus de 55 ans. Spécifiquement dans le Haut de Molenbeek, quasi tous les quartiers risquent de se retrouver avec un manque de médecins traitants d’ici 10 ans, à cause du vieillissement des médecins actuellement actifs. La création de maisons médicales permettra aussi de répondre à ce vieillissement. Dans le bas de Molenbeek, les maisons médicales ont contribué au rajeunissement des médecins.
Les maisons médicales au forfait améliorent aussi la qualité des soins pour plusieurs raisons : la prise en charge globale du patient, la continuité des soins, l’approche multidisciplinaire.
Une prise en charge globale du patient est cruciale. Tous les problèmes de la vie quotidienne ont un impact sur sa santé : les conditions de travail, le revenu, la qualité de son logement, la pratique et donc aussi l’accès au sport.... C’est ce qu’on appelle les « déterminants sociaux de la santé ».
La continuité des soins est la condition indispensable pour avoir un suivi médical de qualité, et ne pas multiplier les examens (prise de sang, radiologie...) et les prescriptions inutiles.
Les patients des maisons médicales au forfait sont encouragés à consulter à la maison médicale où ils sont inscrits. Ils ne sont pas remboursés par la mutuelle s’ils consultent ailleurs. Ce qui favorise un suivi médical continu au sein de la maison médicale.
Dans une maison médicale, les soins préventifs et curatifs sont dispensés dans un même lieu, ce qui améliore la prévention (exemple : taux de dépistage du cancer du col de l’utérus et du sein plus élevé chez les patients suivis en maison médicale). L’approche multidisciplinaire permet une meilleure division des tâches et aussi une amélioration de la qualité des soins.
Cette approche permet également de s’attaquer au problème de surconsommation. Que ce soit au niveau des médicaments ou au niveau des analyses prescrits par le soignant. Concentrer toutes les informations au sein d’un dossier médical global partagé par une équipe multidisciplinaire permet, par exemple, d’éviter la prescription de certains médicaments dont la prise concomitante est contre-productive.
Face à la pénurie des soins infirmiers, il faut investir pour former plus de gens à ce métier. La création d’une école d’infirmerie permet de lutter contre cette pénurie tout en permettant aux Molenbeekois d’avoir un nouveau lieu pour se former.
Deux. Mieux vaut prévenir que guérir
Nous ne voulons pas seulement guérir les patients, nous voulons les maintenir en bonne santé le plus longtemps possible. Autrement dit, leur fournir des soins de santé préventifs. Aujourd'hui encore, les responsables politiques les traitent comme un parent pauvre de la santé publique. Notre pays ne consacre qu'un pourcentage honteux de 2 % du budget total de la santé à la prévention. Selon les experts, le budget devrait être d'au moins 5 %. Cet investissement est immédiatement rentabilisé, car chaque euro consacré à la prévention rapporte, à terme, quatre euros à la société. C'est un investissement dans une société saine.
A Molenbeek, on doit et on peut mieux faire en prévention si on sait qu’en général p.ex. les femmes ayant un diplôme du secondaire inférieur, ont 16% moins de chance que les femmes aux diplôme universitaire d’avoir fait une mammographie pour dépister le cancer du sein, un des cancers le plus fréquent.
Nous voulons que la commune prenne en main des actions de prévention pour la vaccination, la contraception ou encore le dépistage. Nous voulons créer un centre de prévention, coordonnant le travail de prévention des différents acteurs de la santé à Molenbeek.
Notre pays dispose d'une expertise en matière de soins de santé préventifs. La recherche est extrêmement solide, de belles campagnes sont mises sur pied et du matériel est développé à cet effet. Mais on le voit à Molenbeek il y a trop peu de coordination des différentes initiatives de promotion à la santé et de moyen pour leur promotion. Nous devons aussi investir dans des études de terrain et cartographier les problèmes de santé dans notre commune. Pour les Contrats de quartier durable, de telles études font partie de la phase analyse, mais le Haut de Molenbeek a eu peu de Contrats de quartier durable, et donc peu d’études de besoins.
Aussi, on manque des forces nécessaires pour mener les projets à bien. C’est pourquoi nous formons des ambassadeurs de la santé proche des gens et de leur réalité pour réaliser un travail de prévention. Nous amènerons les soins aux gens. Nous voulons nous inspirer d’initiatives étrangères, comme les “Communes bienveillantes” de Frome (Angleterre). Là-bas ils ont formé des citoyens à devenir des “connecteurs”, créant du lien social, participant à la prévention. Ce travail de prévention, partant des maisons médicales, a eu un effet mesurable sur la santé de leurs citoyens : une réduction de 14% des admissions en hôpital. Ou encore de l’exemple allemand du Kinzigtal, où des médecins se sont organisés pour un travail préventif, résultant dans une augmentation de l’espérance de vie d’un an et demi.
Un des problèmes majeurs est le surpoids et l’alimentation malsaine. De plus, on le sait, 1 enfant sur 7 vit dans un ménage avec un risque de pauvreté. Les crises successives que nous vivons continuent de creuser les inégalités. Aucun enfant ne doit aller à l’école le ventre vide. De trop nombreux enfants n’ont pas accès à des repas sains, équilibrés et chauds. C’est pourquoi nous éduquons les écoliers à la nourriture saine et en offrant les repas à chaque enfant dans chaque école. Nous soutenons aussi dans ce sens l'accès à une activité physique pour chaque enfant.
Trois. Des centres de santé mentale et initiatives en suffisance
Nous connaissons de plus en plus de crises et la pression sur les gens est de plus en plus forte. Être en bonne santé c’est aussi se sentir bien dans sa peau. Les chiffres ne mentent pas. Un jeune sur trois risque de souffrir d'une dépression ou d'un trouble anxieux. A Bruxelles ce taux est encore plus élevé. Et face à ça, la majorité des gens est livrée à elle-même.
En l'absence de soins de santé mentale accessibles, les Belges avalent énormément de pilules. Somnifères, calmants, antidépresseurs sont vendus en quantité. Et on le sait, un suivi psychologique et adapté est plus efficace que d’avaler des pilules.
Nous voulons nous atteler à cette problématique et nous améliorer l’accès aux psychologues et aux soins mentaux. C’est grave qu’il soit de plus en plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez les psychologues des centres de santé mentale. Il y a pourtant suffisamment de psychologues qui voudraient travailler dans un de ces centres. Nous prévoyons donc pour ces centres davantage de moyens pour élargir les soins.
Les projets-pilotes entre maisons médicales et centres de santé mentale sont positifs sur plusieurs aspects. Pour des raisons d’accessibilité financière, pour des raisons d’anonymat et pour des raisons de lien de confiance déjà établis avec l’équipe de la maison médicale.
On le sait, la santé mentale est encore un sujet tabou. Pour pleins de raisons personnelles ou culturelles il n’est pas toujours facile de parler de ce qui ne va pas et des problèmes subis. C’est pourquoi, nous voulons faciliter cette prise de parole en impliquant des experts du vécu et médiateurs interculturels. Une fois le pas franchi, de nombreuses personnes se heurtent aux listes d’attente ou aux coûts des soins de santé.
C’est pourquoi la commune doit pouvoir offrir plus rapidement et efficacement une aide psychologique. Nous voulons soutenir l’arrivée et l’intégration de nouveaux psychologues ainsi que de centres de santé. Ces centres sont donc cruciaux pour abaisser le seuil d’accès au psychologue.
Il manque une analyse des besoins commune par commune afin de définir l’offre. C’est pourquoi nous investissons dans un centre de prévention qui initie et coordonne le travail de prévention et de promotion en santé participative, avec les acteurs sociomédicaux de terrain.
Quatre. Personne ne sera laissé de côté
Les inégalités se creusent à Bruxelles, face à l’accessibilité aux soins. 4 personnes sur 10 doivent renoncer à certains soins pour des raisons financières. C’est ce qu’il en ressort de l’étude annuelle de Solidaris.
Avec notre ambition de créer plus de maisons médicales travaillant au forfait, et en stimulant plus de travailleurs de la santé à accepter des prix conventionnés, nous mettons notre pierre à l’édifice.
Les personnes malades sont prêtes à faire beaucoup pour guérir. L’industrie pharmaceutique abuse de cela. Le prix des médicaments est ainsi beaucoup plus élevé que le coût réel pour le développer et le produire. Cela fait exploser le budget des médicaments, et le gouvernement reste les bras croisés. Beaucoup de personnes ne peuvent se payer les médicaments dont ils ont besoin. Évidemment les grands leviers du contrôle des prix des médicaments et des soins se trouvent au niveau fédéral. Face à cela nous négocions de meilleurs prix via une centrale d’achats groupés pour les pharmacies, maisons médicales, home, etc. qui le souhaitent.
De plus en plus de femmes ne peuvent plus se payer des protections hygiéniques, bien que cela soit de première nécessité. On le sait, de jeunes femmes renoncent à se rendre à l’école faute de protections hygiéniques ou doivent choisir entre un repas et des protections. C’est impensable. En Écosse, les protections hygiéniques sont gratuites depuis quelques années, avant cela elles étaient disponibles dans les écoles et lieux publics. Nous nous basons sur ce système pour garantir aux femmes un accès aux protections hygiéniques.
Nous nous engageons à maintenir le home Arcadia dans les mains publiques du CPAS. Ces dernières années, il y a déjà eu une réduction du nombre de homes sur le territoire molenbeekois. Nous voulons garantir des places accessibles à tous et à toutes.
Nous devons garantir un maximum d’autonomie à nos aînés et les y aider. C’est pourquoi nous aidons et soutenons les proches aidants (aidants proches officiellement non ?) en prenant soin des personnes âgées. Nous luttons contre l’isolement et l’exclusion en prenant en charge via la commune des visites à domicile. Nous nous inspirons aussi des exemples comme les communes bienveillantes en Angleterre qui arrivent – en mobilisant des habitants – à réduire l’isolement chez les personnes âgées.
La santé est un droit humain pour tous et toutes. Nous plaidons pour l’harmonisation et l’élargissement de la carte médicale et l’aide médicale urgente.
Le CPAS peut octroyer aux personnes nécessiteuses la gratuité des frais médicaux et pharmaceutiques. Ces aides sont obtenues via une carte médicale. La carte autorise les bénéficiaires à se rendre chez des médecins, des kinésithérapeutes et des pharmaciens agréés par le CPAS. Mais dans les différentes communes de Bruxelles, il y a différentes pratiques. Nous plaidons pour une harmonisation et l’élargissement de cette carte médicale.
Actuellement, la procédure d’aide médicale urgente dont bénéficie les personnes sans-papiers est un véritable parcours du combattant. Celle-ci doit être harmonisée et simplifiée pour que chaque personne puisse être soignée convenablement et dans le respect humain.
Nous soutenons aussi l’utilisation de la liste D des médicaments ayant droit à l’aide médicale urgente à Molenbeek comme c’est le cas dans les autres communes.
Tout le monde a le droit d’accès à des soins de santé de qualité, qu’importe sa nationalité, son genre ou l’épaisseur de son portefeuille. C’est également une question de santé publique : mieux les gens sont soignés, mieux la société se porte dans l’ensemble.
Cinq. Aide et soutien face aux dépendances
La guerre contre la drogue est un échec tant sur le plan de la santé publique que de la sécurité. Il est temps de réorienter la politique en matière de drogues et d’addictions et d’adopter une approche plus efficace et plus humaine pour les combattre. Pour nous, cette politique doit être centrée sur la prévention et l’aide.
Notre pays met très peu de choses en place pour réduire les risques liés à la drogue. Depuis des années, les spécialistes préconisent des « salles de consommation à moindre risque ». L’objectif de ces espaces n’est en aucun cas de promouvoir la consommation de drogues, mais de permettre qu’elle se déroule dans des conditions plus sûres. On peut ainsi éviter les overdoses, réduire les infections et diminuer le nombre de décès causés par la drogue. Les salles de consommation à moindre risque sont une alternative aux espaces publics pour les personnes dépendantes à la drogue. Des études scientifiques ont montré que cette approche fonctionne. Les personnes dépendantes peuvent y consommer leur drogue tout en étant encadrées par des organisations qui ont des années d’expérience dans le travail avec les toxicomanes.
De cette manière, les toxicomanes et leurs familles peuvent obtenir de l’aide pour remettre leur vie sur les rails. Ces centres permettent aussi de diminuer le trafic de stupéfiants.
Nous investissons aussi dans des agents communautaires formés pour créer du lien et ainsi permettre aux personnes dépendantes de sortir de ce mauvais pas en reprenant des activités et en créant du lien social nécessaire pour sortir de la dépendance. Aussi pour les gens qui veulent se sevrer d’une addiction à l’alcool ou au tabac, il existe toute une série de programmes et d’aides.
Six. Des services de soin proactifs et adaptés aux personnes LGBTI+
Le public LGBT+ et plus spécifiquement les hommes homosexuels sont victimes d’une épidémie mondiale de VIH. Si des traitements existent enfin pour limiter les effets de la maladie, le VIH reste une infection incurable et mortelle si elle n’est pas bien traitée. Dans la première décennie de l’épidémie, le mouvement LGBT+ a dû se battre contre la stigmatisation et pour obtenir l’attention des pouvoirs publics et bénéficier de traitement abordable. Il a aussi fallu combattre les multinationales pharmaceutiques et obtenir de l’État de vrais plans de lutte contre le sida. La stratégie actuelle de prévention et de soin atteint ses limites et l’épidémie ne recule plus. Mais de nouveaux outils existent. Comme la PrEP (un traitement préventif) ou encore les tests de dépistage rapides. Ces tests sont encore trop peu répandus et non remboursés. Pourtant ils sont très utiles, car ils permettent de dépister très vite la présence du virus, alors qu’aujourd’hui une grande partie des contaminations est due au fait que la personne porteuse du virus ignore qu’elle en est porteuse. Il faut donc absolument favoriser le dépistage parmi le public. La commune doit s’assurer qu’elle accueille au moins une association, une maison médicale ou un centre de santé qui pratique ce test rapide et qui puisse informer et suivre les personnes qui souhaiteraient entamer un traitement PrEP. En parallèle, la commune doit bien sûr intensifier les campagnes de prévention existantes.
Beaucoup de soins spécifiques aux LGBT+ ne sont pas encore remboursés intégralement par la législation fédérale, notamment pour les personnes transgenres ou intersexes. Nous plaiderons pour que la Sécurité sociale aide les citoyens et citoyennes à financer leurs soins. La société ne peut pas les laisser tomber dans la pauvreté et elle doit tout faire pour les aider.
La commune doit aussi tenir compte des séniors LGBT+ qui trop souvent sentent qu’ils doivent « retourner dans le placard » lorsqu’ils et elles entrent en maison de repos par exemple.