Une commune qui aime ses seniors

Les personnes qui tout au long de leur vie ont contribué à la société, qui ont travaillé, pris soin de leurs enfants, les ont éduqués, et qui se sont investies socialement ont le droit de pouvoir profiter de leurs vieux jours. Les pensionnés, quel que soit leur niveau d’instruction, quelle que soit la charge physique et mentale de leur carrière professionnelle, ont encore de belles années devant eux et aspirent tous à « une nouvelle vie ».Les seniors espèrent pouvoir participer le plus longtemps possible à la vie de leur quartier, un quartier où ils peuvent accéder facilement à des services adaptés. Ils veulent rester impliqués, sans craindre de sombrer dans la pauvreté ou manquer de soins. Ils veulent pouvoir s’occuper de leurs petits-enfants, sortir, faire des choses pour lesquelles ils n’avaient jamais le temps auparavant.Les seniors ne doivent pas craindre de devenir un poids pour leurs enfants ni avoir l’impression qu’ils ne sont qu’un coût pour la société. Nous rejetons d’ailleurs toute vision de la société selon laquelle tous ceux qui ne sont plus « productifs » sont considérés comme un « fardeau ».En effet, la région de Bruxelles dispose des moyens pour garantir à ses seniors l’organisation de soins et services de qualité, avec la participation de toutes les autorités compétentes.

Ce que nous voulons

Un. Des logements et des soins abordables

  • Nous maintenons Arcadia comme maison de repos du CPAS.
  • Nous nous opposons à la suppression du service aide-ménagères du CPAS, qui permettait aux personnes âgées de continuer à vivre chez eux. Nous voulons une offre de soins à domicile suffisante incluant soins infirmiers, aide-ménagère, livraison de repas sains à domicile.
  • Nous maintenons le centre de jour Marie-José, fermé par la majorité actuelle.
  • Nous veillons à accueillir des résidences-services et des maisons de repos abordables.
  • Nous soutenons les projets d’habitat intergénérationnel, basés sur la cohabitation des familles et des personnes âgées.
  • Nous voulons des soins aux personnes âgées, des maisons de repos et des activités pour le troisième âge qui sont à la fois accessibles à tous et prennent en compte la diversité de la population.
  • Nous voulons une plus grande reconnaissance et un meilleur soutien, y compris sur le plan financier, des aidants proches. Les aidants proches ne pourront en aucun cas remplacer les aidants professionnels ni y être contraints en l’absence de soins accessibles. Le temps et l’énergie qu’ils consacrent à un parent ou voisin âgé sont d’une importance capitale, ils méritent par conséquent une plus grande reconnaissance.

Deux. Participation et communication

  • Nous voulons la mise au point d’un plan d’action seniors dans notre commune, incluant la mobilisation de moyens suffisants pour les conseils consultatifs des seniors que nous voulons davantage ancrés dans les quartiers.
  • Nous voulons une plus grande concertation entre le conseil communal et le conseil consultatif des seniors, dont les décisions doivent pouvoir être contraignantes si l’on veut que les besoins des aînés soient réellement pris en compte dans chaque commune.

Trois. Mobilité, espace public de qualité et sécurité

  • Nous voulons des lignes de bus et de trams en suffisance avec des arrêts correctement desservis et pouvant être rejoints à pied par les seniors. La suppression des arrêts de bus à proximité des centres de services sera interdite.
  • Nous réclamons la gratuité des bus ou trams pour les seniors qui a été supprimée en 2012. Toutes les personnes de 65 ans et plus, sans exception, recevront des chèques-taxis.
  • Nous voulons des trottoirs en bon état et plus sécurisés. Nous voulons améliorer l’accessibilité aux bâtiments et services communaux. Nous voulons en outre équiper les espaces publics d’un nombre suffisant de bancs avec dossier.
  • Nous voulons également mettre en place un bon éclairage public pour ainsi améliorer les contacts sociaux, mais aussi réduire le sentiment d’insécurité.
  • Une visite régulière de l’agent de quartier aux associations de seniors et aux centres de services permettra aux seniors d’apprendre à mieux connaître les agents de quartier.

Quatre. Culture, détente et contacts sociaux

  • Nous voulons une commune qui propose des initiatives culturelles et récréatives accessibles aux seniors et nous soutenons sans réserve les associations de seniors.
  • Les seniors doivent pouvoir se détendre et se rencontrer, c’est pourquoi nous prévoyons des initiatives visant à prévenir, détecter et contrer l’isolement.
  • Nous voulons stimuler les rencontres intergénérationnelles ainsi que les projets avec les écoles et associations de jeunes.
  • Nous assurons un service social de proximité avec les personnes âgées isolées.

Vision

Nous rejetons en bloc la vision selon laquelle seules les personnes « productives » sont intéressantes et selon laquelle toute période de « non-productivité » au cours d’une vie est un « fardeau » pour la société. À aucun moment, un être humain n’est un poids. La valeur d’une société se mesure d’ailleurs à la manière dont elle s’occupe de ses seniors et des plus vulnérables. Les hommes et les femmes qui, tout au long de leur vie, ont contribué à la société, par leur travail, leurs soins, leur implication dans le domaine social et culturel, méritent de pouvoir profiter de leurs vieux jours.

Les hommes ne sont pas tous égaux face à la mort et la maladie. Les travailleurs peu qualifiés, qui ont exercé un métier manuel souvent pénible, ont une espérance de vie en bonne santé de 15 ans inférieure par rapport aux travailleurs hautement qualifiés qui ont travaillé dans un bureau. Une durée de carrière plus courte pour les ouvriers constitue dès lors une condition essentielle pour pouvoir leur garantir une vie plus longue et leur permettre de profiter de leur pension. Les parlementaires, qui sont nombreux à profiter d’une pension grassement payée dès leurs 55 ans, font donc preuve d’un cynisme grinçant en votant un allongement des carrières des travailleurs jusqu’à 67 ans. Ce que nous proposons c’est un plan « 55-60-65 » au niveau national. Autrement dit, la possibilité de réduire son temps de travail dès 55 ans, la possibilité de prendre sa pension anticipée dès 60 ans et sa pension complète dès 65 ans. Nous estimons en outre qu’une pension minimum de 1500 euros est indispensable pour éviter aux pensionnés de sombrer dans la pauvreté. Toutes ces conditions sont nécessaires pour permettre aux travailleurs de vivre encore dix ou vingt ans en bonne santé.

Un. Des logements et des soins abordables

Aujourd’hui, une maison de repos devient impayable, avec les petites pensions qu’ont nos pensionnés. Avec une pension moyenne de 1140 euros bruts et un prix moyen d’environ 1800 euros par mois pour une chambre, l’abordabilité des centres d’hébergement et de soins constitue un réel problème à Bruxelles. Lorsqu’un aîné ne peut plus vivre seul chez lui parce qu’il nécessite des soins trop importants, il doit alors faire face à des tarifs très élevés en matière d’hébergement et de soins.

À Bruxelles, le prix par jour pour un hébergement dans une maison de repos s’élève en moyenne à 62,61 euros, c’est plus que partout ailleurs en Flandre. Cela revient donc à 1878 euros par mois en moyenne, alors que la pension de la plupart des pensionnaires s’élève à seulement 1200 euros par mois environ. Il y a là un réel souci ! Nos pensions sont beaucoup trop basses. De plus en plus, le gouvernement renvoie la facture au pensionnaire et/ou ses enfants, alors que nos parents et grands-parents ont leur vie durant travaillé dur pour nous assurer un avenir meilleur. C’est pour cela qu’il est important de maintenir Arcadia comme maison de repos du CPAS. 

Les normes de personnel en maison de repos ne sont pas adaptées aux besoins actuels. La lourdeur des soins des pensionnaires est de manière générale beaucoup plus importante qu’il y a vingt ans, mais le nombre de travailleurs n’a proportionnellement pas augmenté. Même si aujourd’hui les centres d’hébergement et de soins-CPAS emploient plus de personnel par pensionnaire (43 temps pleins pour 100 pensionnaires) que les centres d’hébergement et de soins privés (35 temps pleins pour 100 pensionnaires), cela reste nettement insuffisant. 

Le personnel n’a plus le temps de discuter avec les pensionnaires, seuls les « objectifs de rendement » comptent (nombre de langes, gants de toilette, serviettes et repas) au détriment des soins humains. Dans les centres d’hébergement et de soins privés, il y a moins de personnel par pensionnaire et les conditions salariales et de travail y sont moins bonnes. La différence entre service public et privé, ce sont les bénéfices empochés par les actionnaires privés.

Ce n’est pourtant pas une fatalité. À Saint-Josse-ten-Noode, l’administration communale a choisi d’investir sérieusement dans les centres d’hébergement et de soins-CPAS et a obtenu de beaux résultats. Le centre Anne-Sylvie Mouzon est un bel exemple de soins intégrés de haute qualité et d’échanges intergénérationnels avec les écoles primaires et les associations du quartier. Le centre d’hébergement et de soins devient ainsi un lieu agréable et social pour nos seniors, où l’isolement n’a plus sa place, mais au contraire où les contacts avec le quartier se poursuivent tout en bénéficiant de soins de qualité administrés par un personnel en pleine forme.

La majorité actuelle PS-MR vient de fermer un centre de jour Marie-José, comme mesure d’austérité. Nous nous opposons à cette fermeture. Il faut plutôt plus de centre de jour et des centres de soins dans lesquels les seniors peuvent se rendre pour obtenir une aide. Nous voulons en outre mettre en place plusieurs relais locaux dans les maisons de quartier. (Voir chapitre sur la lutte contre la pauvreté).

Si la plupart de nos aînés aspirent à rester le plus longtemps possible dans un environnement qui leur est familier, ils sont souvent perdus dans le dédale de services et aides (aide familiale, aide-ménagère, dame de compagnie, soins infirmiers à domicile, conseil immobilier, soins de nuit …).

Dans ce sens, il est complètement incompréhensible que le CPAS a supprimé le service d’aide-ménagères qui permet justement aux personnes âgées de continuer plus longtemps à vivre en autonomie.

Au contraire: il faudrait développer l’offre de soins à domicile suffisante incluant soins infirmiers à domicile, aides ménagères, livraison de repas sains à domicile en collaboration avec une organisation locale sérieuse. Nous voulons développer un service de soins à domicile communal. Ce qui permettra à l’administration de créer des emplois pour les jeunes de la commune.

Les projets de cohousing peuvent également être pris en charge puisqu’ils constituent aussi une forme de service collectif.

Les relais locaux auront pour mission d’informer les seniors sur les différents services, droits et aides auxquels ils peuvent faire appel, tout en les aidant à s’orienter dans ce dédale. Les collaborateurs pourront le cas échéant se rendre au domicile du senior. Dans tous les cas, ils veilleront à assurer au senior les meilleurs soins dont il a besoin, en collaboration avec les mutualités, les organismes d’aide sociale, de soins à domicile ou autres organisations de la société civile.

Nous voulons encourager les projets d’habitat intergénérationnel (« cohousing », maisons bigénération ...), où cohabitent seniors et jeunes familles. Soit les aînés emménagent avec les jeunes familles, soit ils possèdent un appartement indépendant dans une habitation avec espace de vie, espace cuisine ou jardin communs.Bruxelles est une ville diversifiée, avec un nombre de seniors en constante augmentation. Il est donc tout à fait logique que les soins aux personnes âgées, les maisons de repos et les activités destinées aux aînés soient accessibles à tous et prennent en compte cette diversité.

Deux. Participation et communication

Pour chaque commune de la capitale, nous voulons un plan d’action seniors local, incluant la mobilisation de moyens suffisants pour les conseils consultatifs des seniors. Chaque année, au moins une session du conseil communal sera organisée avec le conseil consultatif des seniors.
L’administration communale élaborera, avec le conseil des seniors, un plan d’action pour répondre aux besoins des aînés au cours des 6 années à venir. À mi-parcours de la législature, l’administration devra rendre des comptes au conseil des seniors sur ses choix politiques concernant les aînés.

Trois. Mobilité, espace public de qualité et sécurité

L’isolement est un des principaux problèmes auxquels sont confrontés nos aînés. Beaucoup ne sortent plus de chez eux, ne participent à aucune des activités sociales et culturelles de la commune. Leur permettre de se déplacer facilement et en toute sécurité est donc nécessaire si l’on veut pouvoir rompre cet isolement. Nous voulons donc des lignes de bus et de trams en suffisance, avec des arrêts correctement desservis et joignables à pied par les seniors. La suppression des arrêts de bus à proximité des centres de services et maisons de repos sera interdite. Le but est aussi de permettre aux familles de rendre visite à leurs aînés facilement grâce aux transports en commun. Prendre le bus ou le tram doit être à nouveau gratuit pour les seniors. Depuis la suppression de l’abonnement STIB gratuit pour les seniors, ils sont plus de la moitié à ne pas avoir renouvelé leur abonnement. Nous invitons la région à rétablir la gratuité des abonnements pour les seniors. En attendant, nous permettrons aux seniors de se procurer un abonnement gratuit via un système de tiers payant. Toutes les personnes de 65 ans et plus, sans exception, recevront des chèques-taxis.

Nous voulons des pistes cyclables et des trottoirs plus nombreux et plus sécurisés. Les trottoirs irréguliers et mal entretenus sont dangereux pour nos seniors. Nous voulons donc engager davantage de personnel de manière à pouvoir procéder rapidement aux travaux d’entretien et de réparation. Nous voulons également améliorer l’accessibilité des immeubles et services communaux et augmenter le nombre de bancs avec dossier dans les espaces publics afin de permettre à nos aînés de se reposer si nécessaire.

Nous voulons mettre en place un bon éclairage public pour ainsi améliorer les contacts sociaux et réduire le sentiment d’insécurité. Nous voulons en outre organiser des fêtes de quartier et dans les parcs. L’objectif est aussi de rendre visite aux seniors, améliorer les contacts et leur permettre de faire connaissance avec les habitants du quartier. Une visite régulière de l’agent de quartier et gardien de la paix aux associations de seniors et aux centres de services permettra aux seniors d’apprendre à mieux les connaître.

Quatre. Culture, détente et contacts sociaux

Nous voulons une commune qui propose des initiatives culturelles et récréatives accessibles aux seniors et nous soutenons pleinement les associations de seniors.

Participer à la vie culturelle est important pour un vieillissement actif et en bonne santé. En plus d’être un moyen d’expression qui donne un sens à leur vie, cela a également un impact positif sur leur santé physique, leur bien-être psychique et la cohésion sociale. Les associations de seniors et les espaces de rencontre pour seniors (restaurants sociaux, groupes de parole locaux ...) jouent un rôle sans précédent en tant que tissu social.

Les seniors doivent pouvoir se détendre et se rencontrer, c’est pourquoi nous prévoyons des initiatives visant à prévenir, détecter et contrer l’isolement.

Les associations de seniors offrent une véritable protection contre la solitude et l’isolement, c’est pourquoi nous les soutenons pleinement. Nous leur apporterons non seulement un soutien matériel, mais aussi logistique lors de l’organisation d’activités culturelles et récréatives : subsides, prêt de matériel et mise à disposition de locaux.

Les communes devront également prendre des initiatives visant à prévenir et détecter l’isolement des aînés. Beaucoup de seniors sont confrontés à la pauvreté. C’est pourquoi nous sommes soucieux de rendre les événements, musées, expositions et activités récréatives en général financièrement accessibles.

Nous voulons stimuler les projets intergénérationnels entre les associations de seniors, les écoles et associations de jeunes. Il peut s’agir de rencontres ou d’activités culturelles et créatives communes, mais aussi d’activités bénévoles des seniors au sein des mouvements de jeunesse (par exemple, écoles de devoirs, activités de lecture, etc.). Ou au contraire, d’activités effectuées par les jeunes au service des seniors, comme faire des courses par exemple. Ces rencontres sont en effet extrêmement enrichissantes, aussi bien pour les enfants et les jeunes que pour les seniors.